Un colostrum propre. Cela veut dire « collecté et stocké avec un maximum d'hygiène ». Car rien ne sert de donner au veau un colostrum riche en anticorps, s’il est transformé en bouillon de culture. C’est même pire qu’on ne le pense.
Le point de départ en audits veaux est l’hygiène, « même sur des élevages où le matériel de buvée paraît propre, il peut y avoir des surprises » souligne Julien Gaultier. Distribuer davantage de colostrum peut signifier également distribuer davantage de germes contenus dans celui-ci ou dans le matériel de buvée…
Des études montrent que 75 % des colostrums sont trop chargés en pathogènes et peuvent dépasser des seuils supérieurs à 1 million de bactéries. Ça fait beaucoup de bactéries pour un premier repas ?
Julien Gaultier poursuit : « Le problème, c’est que dans les 24 premières heures de vie, les cellules intestinales sont capables d’absorber les bactéries aussi bien que les anticorps ». Avec des colostrums contaminés, c’est la double peine : en plus d’amener des germes pathogènes, le colostrum sale bloque le transfert de l’immunité. Pas étonnant que le veau tombe malade.
En pratique, pour évaluer l’hygiène du colostrum, il suffit de tremper la lame dans le colostrum. Puis, de lire le résultat, à la sortie de l’étuve (après 24 ou 48 heures d’incubation). Si la lame ressort constellée de petites tâches – chacune étant une colonie de bactéries – il faut revoir le protocole de collecte et de conservation du colostrum.
Avec méthode, le nutritionniste commence le contrôle de l’hygiène de la buvée « au nez du veau » : « en bout de chaîne ». À ce stade, si le test montre « patte blanche », c’est bon. C’est propre. Inutile d’aller plus loin. En revanche, si la gélose révèle un colostrum ou un lait plein de bactéries, il faut remonter la piste… Étape par étape, le nutritionniste teste « tous les contenants et ustensiles » au contact du colostrum : les griffes, les pots de collecte (et des couvercles !), les seaux, les tétines, les sondes, les ustensiles…sans oublier les mains !
Avec un peu d’habitude, « on trouve assez facilement la source des contaminations ». Le plus souvent, le colostrum est souillé, dès le départ, « à cause de trayons malpropres et/ou d’une déviation mal entretenue ».
Une fois que le protocole est revu et corrigé, il est instructif de refaire une série de tests, après, pour voir si la propreté est toujours au rendez-vous.
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