Éleveurs allaitants, comment produire plus de broutards par an sans augmenter votre cheptel ?

La reproduction est un des poumons de l’élevage allaitant. La maîtrise de l’IVV et de l’âge au vêlage des génisses sont des garants d’une bonne performance économique…sans négliger le temps de travail pour l’éleveur.





La marge de l’atelier allaitant est liée à plusieurs facteurs : l’alimentation, le sanitaire…sans oublier une bonne gestion de la reproduction. Si certains font le choix de vêlages groupés pour caler les naissances par rapport à des contraintes de bâtiments, de fourrages, de gestion sanitaire, d’organisation du travail…d’autres choisissent des vêlages plus étalés ou des doubles périodes. Dans tous les cas, des performances de reproduction maîtrisées sont synonymes de performances économiques.


Se comparer pour progresser ou se rassurer

Dans le Grand Ouest, l’IVV (intervalle entre vêlages) est en moyenne de 402 jours (campagne 2018-2019, Reproscope). L’âge au vêlage des génisses de 35 mois et la productivité par mère (nombre de veaux sevrés/an) est de 0,92. Et vous, vous en êtes où ?

Au-delà des moyennes, il est intéressant de voir les écarts. Sur le seul IVV, les ¼ extrêmes présentent une différence de plus de 40 jours (374 jours pour les plus performants et 418 jours pour les plus élevés).


6 broutards en plus par an en maîtrisant l’IVV

L’approche économique est à adapter à chaque contexte d’élevage mais en prenant une mortalité moyenne de 9 % (entre la naissance et 120 jours) pour un troupeau de 70 mères allaitantes, réduire d’un mois l’IVV permet de gagner environ 6 naissances en plus par an et donc plus de 3 000 € de marge JB par an.


Plus de 5000 €/an de gain potentiel sur l’âge au vêlage


L’autre levier est également l’âge au vêlage des génisses, même s’il est lié à la race et au choix de(s) période(s) de vêlage. En moyenne à 36 mois dans les Pays de la Loire, la réduction de l’âge au vêlage de 6 mois, pour atteindre 30 mois, permet d’améliorer la marge d’un atelier naisseur engraisseur de 70 mères de plus de 5 000 €/an.


Comment faire mieux ? agir plutôt que subir

La reproduction est une fonction dite de « luxe ». Par exemple, si l’alimentation notamment énergétique n’est pas au rendez-vous, c’est synonyme de moindre productions hormonales donc d’une physiologie perturbée (mauvaises chaleurs, vaches non cyclées ou ne prenant pas veau…).

L’autre ennemi de la reproduction, c’est le temps ! Vos journées sont sans doute chargées mais le pire est de subir la reproduction en ne suivant pas suffisamment les animaux : depuis quand a-t-elle vêlé ? l’ai-je vu en chaleurs depuis son vêlage ?

Pour reprendre la main sur le temps, il faut alors se donner des repères pour agir (exemple : quelles sont les vaches non vues en chaleur à 50 jours après vêlage ?) et aussi vous aider (monitoring des chaleurs, synchronisation des chaleurs, suivi repro…).


Comme dit l’adage, le temps c’est de l’argent ! c’est aussi vrai pour la reproduction.