Améliorer la fertilité des sols pour les rendre plus résilients face au changement climatique
Il existe un lien fort entre l’état de fertilité du sol, le niveau de rendement et la qualité des fourrages. Tout dysfonctionnement du sol nuit à la bonne nutrition des cultures et à sa valeur fourragère.
Un sol fertile est un sol apte à produire beaucoup de fourrage, régulièrement, et ce quel que soit les contraintes liées au climat (excès d’eau, sécheresse…). C’est aussi un sol dit « résilient », capable de mieux supporter les à-coups climatiques provoqués par le réchauffement de la planète.
Un sol est dit fertile lorsque trois composantes sont réunies :
- La fertilité physique. Le sol doit être d’orientation « verticale », pour favoriser la circulation en profondeur de l’eau et des racines. Ceci permet d’augmenter la réserve du sol en eau, afin de mieux résister à la sécheresse. Pour cela le sol ne doit pas être compacté, hydromorphe ou acide. Un profil de sol permet d’évaluer rapidement au champ le niveau de fertilité de la parcelle.
- La fertilité chimique. Le sol doit être bien pourvu (teneurs du sol) pour l’ensemble des éléments fertilisants. Une carence d’un seul élément peut bloquer le niveau de production et la qualité des fourrages (exemple de la carence en Potassium sur le maïs fourrage). Une analyse de sol complète permet rapidement de juger la fertilité du sol.
- La fertilité biologique. En favorisant l’activité biologique, le sol va fournir plus d’éléments fertilisants aux cultures et permettre aux éleveurs de faire des économies importantes. De nouvelles analyses de l’activité biologique des sols vont bientôt être proposées aux agriculteurs.
Améliorer la vigueur au démarrage pour plus de performances du troupeau
Implanter une culture qui lève rapidement, avec une forte vigueur est bénéfique pour le troupeau :
- Moins de risque d’adventices : favoriser une couverture inter-rang plus rapide diminue la concurrence et le développement d’adventices (Renouée liseron, datura) néfastes pour la santé des ruminants.
- Moins de risques zootechniques et sanitaires : une variété vigoureuse au démarrage permet de limiter les risques liés aux attaques de ravageurs comme la pyrale du maïs. Outre les dégâts directs sur le rendement les ravageurs favorisent le développement de champignons comme fusarium responsable de la présence de mycotoxines.
- Une meilleure digestibilité : la vigueur de départ permet d’optimiser la digestibilité du fourrage et ce jusqu’au stade floraison. Plus la digestibilité est élevée, plus l’animal valorise l’énergie des fibres. Le fourrage est aussi plus digeste pour les bactéries du rumen : l’animal mange plus pour davantage de performance.
Influence de l’azote sur le rendement et la MAT du maïs fourrage
La fertilisation azotée sous forme minérale influence positivement le rendement du maïs fourrage, jusqu’à un niveau où le rendement n’augmente plus : c’est la dose optimale. Notons qu’au-delà de cette dose, le rendement n’augmente plus voir diminue (effet dépressif) avec un effet négatif sur l’environnement (qualité de l’eau et de l’air) et la rentabilité.
Au niveau qualité, cela tombe bien, lorsque la fertilisation azotée augmente le rendement, la valeur Matières Azotées Totales (MAT) augmente aussi.
Autrement dit, tout doit être fait au niveau de l’amélioration de la fertilité du sol pour faire exprimer le potentiel rendement et qualité permis par la génétique. Pour cela un logiciel de plan de fertilisation est donc nécessaire pour bien déterminer la fertilisation prévisionnelle.
Service Agronomie Terrena
Julien Gaultier
Animateur Technico-économique
Nutrition Ruminants Terrena
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INTERVIEW - Hausse des coûts de production