Comment gagner plus de performances en boostant la valeur fourragère de l'herbe au printemps ?

Cultiver l’herbe autant sur le plan qualitatif que quantitatif est nécessaire pour maximiser son utilisation et augmenter la marge sur coût alimentaire. La fertilisation du sol influence directement les rendements et la qualité nutritionnelle de l’herbe.



Comment booster les cultures fourragères au printemps ?

Améliorer la fertilité physique peut prendre plusieurs années notamment si le sol est très hydromorphe et profond. Cela passe souvent par un arrêt du labour en sol sensible à l’excès d’eau et/ou à du décompactage en profondeur. 

Cependant redresser le pH d’un sol acide est relativement aisé à faire, il « suffit » de chauler abondamment avec des amendements basiques. 

Rappelons ici que le chaulage des parcelles acides est le principal levier chez les éleveurs pour améliorer la performance économique et environnementale des systèmes fourragers (meilleurs rendements avec moins d’azote).

Et pour booster les cultures fourragères au printemps, les éleveurs peuvent utiliser le levier de la fertilisation minérale.

Le phosphore. Cet élément important pour améliorer l’enracinement des cultures doit être apporté au sol avant le semis ou en sortie d’hiver.

Le potassium. C’est un élément essentiel à la production de fourrage. Dans la ration, le potassium fait augmenter la BACA (Bilan Anions Cations Alimentaire) ce qui favorise l’ingestion et donc la production. Cet élément peut être apporté au printemps de préférence associé au soufre.

Rappelons aussi qu’une culture (prairie, maïs…) s’alimente d’abord par ses racines, aussi les apports d’éléments fertilisants doivent être apportés au sol. Mais il est aussi possible de fertiliser par voie foliaire (par pulvérisation) pour corriger immédiatement une carence en oligo-éléments (Cuivre, Zinc, Manganèse…) ou apporter un complément nutritionnel temporaire (NPK).


Rechercher une qualité nutritionnelle optimale de l’herbe

La valeur fourragère n’est pas uniquement une question de quantité mais aussi de qualité nutritionnelle.

Cette qualité se compose de différents paramètres :
  • La digestibilité des fibres ou dNDF dépend du stade végétatif de l’herbe et de la fertilisation minérale. Une jeune prairie feuillue présente une digestibilité et une valeur énergétique plus élevée qu’une prairie épiée contenant des tiges sénescentes.
  • La digestibilité de la matière organique ou dMO varie en fonction du stade de récolte et de la variété.
  • La valeur azotée ou MAT est dépendante du stade de développement avec des valeurs plus élevées en début de printemps. La synthèse des protéines dépend du niveau de nutrition azotée mais également du statut chimique de la parcelle en phosphore, potasse, soufre, magnésium et du statut acido-basique du sol (pH).
  • Le taux de Matière Sèche (%MS) affecte non seulement le rendement, mais également la conservation et l’ingestion quotidienne.
  • L’appétence ou palatabilité dépend du cycle végétatif et de la concentration en sucres. Stimulez l’intérêt de la vache par l’effet nouveauté. Offrez une herbe jeune et nouvelle pour maximiser son ingestion. Un paddock par jour est idéal.

Assurer une nutrition minérale équilibrée de la prairie contribue à améliorer l’efficacité alimentaire du troupeau, c’est-à-dire produire le maximum de lait et de viande à partir de la ration ingérée.



Julien Gaultier

Animateur Technico-économique
Nutrition Ruminants Terrena


Laurent Varvoux

Service Agronomie Terrena