La citation les deux tiers du succès résident dans la préparation ne trouve pas de meilleur écho que lors du tarissement des ruminants. Cette période est la plus déterminante, trait derrière un apparent repos nécessaire au renouvellement du tissu mammaire c’est une gestation voire une croissance qui s’achève et une nouvelle lactation et reproduction en devenir…
Le rationnement des vaches taries ne s’improvise pas car il implique des apports spécifiques en énergie, azote, vitamines, oligo-éléments et minéraux dans un contexte où les conditions de logement, composition de l’auge varient de façon importante coupler à des impératifs logistiques de l’élevage.
Pourquoi sécuriser la minéralisation pendant la période de tarissement ?
La sécurisation minérale tout au long du tarissement est impérative pour prévenir troubles métaboliques et préserver les défenses immunitaires de la mère et du veau.
Agir sur la minéralisation et la conduite des femelles taries c’est être en première ligne dans la gestion des pathologies des veaux, les multiples troubles du péripartum comme fièvres de lait, déplacements de caillettes, non-délivrances …
Pendant cette période, la croissance du fœtus est maximale et la vache doit continuer à vivre, manger et préparer sa lactation sans mettre à mal ses réserves.
Le fœtus en fin de gestation est un gros consommateur de minéraux (Ca, P), d'oligo-éléments (Zn, Mn, Cu, I, Se) et de vitamine A pour construire son squelette et finaliser les structures complexes de son organisme, en particulier les systèmes nerveux et immunitaire.
Les macroéléments notamment le magnésium joue un rôle important dans le déroulement du vêlage, de la délivrance, et de la mobilisation des graisses de réserves.
Les carences peuvent provoquer de nombreux désordres tels que des acétonémies (cobalt), des rétentions placentaires (sélénium), des retournements de caillettes …
L’organisme dispose certes de réserves de quelques semaines à quelques mois pour certains minéraux et vitamines stockés dans certains tissus, comme les os (Calcium, Phosphore, Magnésium Vitamine D, Fer, Cuivre, Cobalt Sélénium) ou organe comme le foie. Les animaux peuvent supporter des apports inférieurs à la demande mais il faudra pouvoir reconstituer le capital.
Apporter la bonne dose de minéraux en fonction de vos fourrages
Il convient de définir la stratégie de complémentation en fonction de la valeur des aliments prévus, des conditions et de logement, et de parfaire l’adaptation en fonction de l’historique sanitaire. Attention en cas de carences, la complémentation seule ne suffira pas car celle-ci vise à ce qu’un animal à statut « normal » vive bien le péripartum ainsi des animaux carencés devront avoir une cure ou « dose choc », afin de rétablir leur statut.
La nutrition minérale des vaches taries et des vaches en phase de transition dépend de l'exactitude des analyses d'aliments qui permet de connaître la quantité précise d'éléments qu'ils renferment et, par conséquent, de déterminer le supplément adéquat pour une diète équilibrée.
Il est conseillé d'analyser les fourrages pour distribuer « l’AMV » spécialement équilibré et adapté pour cette catégorie d’animaux, la composition de la ration et le contexte de distribution.
Savant équilibre entre couverture des apports et limiter les excès notamment potassium.
Docteur Marie-Anne LEFOL
Vétérinaire
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