En matière d’engraissement, les
régimes uniques ont fait leur temps. Aujourd’hui, distinguer deux phases, le
pré-engraissement et la finition, s’impose. Elaborer une ration adaptée pour
chacune permet d’accompagner les animaux dans l’expression de leur plein
potentiel. Place au biphase !
L’alimentation biphase permet de finir les bovins de qualité bouchère en
distinguant deux phases : celle de pré-engraissement et la finition. Le
principe ? Préparer les animaux en développant d’abord leur masse
musculaire avant d’investir dans une finition de qualité en venant
« remplir » ce muscle. A la clé ? Davantage de morceaux nobles,
un meilleur rendement carcasse et des animaux mieux adaptés au marché.
En termes de résultats économiques, le suivi d’un programme
d’alimentation biphase sur un élevage de Charolaises en Finistère Nord a
débouché sur un gain de 112 €/vache et 137 €/génisse par rapport au régime
unique pratiqué par l’éleveur auparavant. Durée de la période de
pré-engraissement : 30 à 40 jours, 60 à 80 jours pour celle de finition.
Préparer les animaux à
« monter de la viande »
La phase de pré-engraissement commence par l’élaboration d’une ration
adaptée à la race, l’âge, au poids, à l’état d’engraissement et à la
conformation potentielle des animaux, ainsi mis en condition pour « monter
de la viande ». C’est aussi une phase d’intérêt économique pendant
laquelle l’objectif est de valoriser les fourrages de l’exploitation avec un
bon niveau protéique, sans ajout de produits concentrés.
Les apports de fourrages tels que l’ensilage d’herbe ou de maïs sont
généralement limités à 1 kg MS/100 kg de poids vif pour éviter un dépôt de gras
trop précoce. Surveillez les bouses pour piloter l’azote à vue.
La maîtrise du WHC (water holding capacity) est indispensable. C’est la
capacité des matières premières à absorber les jus de rumen. L’apport de pulpe
de betteraves facilite la digestion, valorise les nutriments et diminue les
risques d’acidose. Un essai comparatif réalisé sur deux lots d’animaux pendant
105 jours - avec et sans pulpe - a mis en évidence un gain de 11 % de GMQ et
une diminution de 9 % d’IC.
Associer
amidon et matières grasses poly-insaturées
La
phase de finition a, quant à elle, pour but d’engraisser les animaux pour les
amener vers une note de 3. La transition entre les deux phases implique une
réduction de la proportion des fourrages, et une augmentation de la part
d’aliments concentrés pour doper le niveau énergétique de la ration.
Beaucoup d’énergie étant nécessaire, il n’est
pas possible d’avoir uniquement recours aux céréales en raison du risque
d’acidose. La solution consiste à associer amidon et matières premières
concentrées en énergie. Suivant les races, une formule finie intègre en moyenne
10 à 13 g/kg de MS de matières grasses by-pass poly-insaturées, dont l’action
contribue à développer encore la masse musculaire et favorise le persillé.
Investir
dans une finition adaptée au marché
Les matières grasses saturées présentent
également un intérêt. Si une partie d’entre elles est naturellement disponible
dans le maïs ou le soja, il peut être nécessaire d’en apporter un supplément
pour favoriser l’apparition de gras de couverture, notamment pour répondre à la
demande de viande à
maturer de la part de bouchers, de plus en plus nombreux. Des programmes triphases
sont d’ailleurs à l’étude pour obtenir des animaux avec encore plus de gras de
couverture pour une viande haut
de gamme.
Dernier point, le recours aux nutrifacteurs
améliore la tenue des morceaux à l’étalage et leur coloration. Dosés en petites
quantités, ces extraits de plantes, d’épices, ou encore de levures ont
également des effets importants sur la santé et la performance des animaux.
Leur utilisation est particulièrement recommandée pendant la phase de finition
en alimentation biphase.
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