Sensibilité au stress hydrique : dès le stade 10 feuilles
La phase croissante des besoins en eau des maïs commence au stade 10 Feuilles. Ces besoins s’étendent jusqu’au stade 50% d’humidité du grain voir même 45% pour les sols superficiels (grain pâteux dur) et atteignent leur maximum à la floraison.
Les conditions climatiques du début de printemps ont favorisé un réchauffement précoce et rapide du sol. En situation d’agronomie favorable, les semis d’avril sont donc enracinés en profondeur. C’est une bonne chose puisque l’enracinement est un facteur clef de réussite en maïs fourrage puisqu’il impacte le remplissage du grain et donc le % d’amidon.
Ajuster l’irrigation selon la ressource en eau disponible
Lorsque l’irrigation est possible, ajuster les apports d’eau aux besoins du maïs est une nécessité économique et environnementale. En fonction de la ressource en eau disponible, plusieurs stratégies sont possibles :
En situation non limitante : le démarrage de l’irrigation dès 10-12 feuilles et des tours d’eau réguliers permettent de laisser s’exprimer le potentiel rendement MS de la parcelle et de la valeur amidon du fourrage.
Lorsque la ressource en eau est limitée : l’objectif est de favoriser la « descente » progressive des racines pour faire face aux à-coups climatiques éventuels de l’été.
- Moyennement limitant : il est recommandé de décaler autant que possible le démarrage de l’irrigation (1 jour pour 4 mm) en profitant par exemple d’une pluie significative (15-20 mm) et en limitant la dose pour le 1er apport, 25-30 mm maxi selon le type de sol.
- Très limitant : 2-3 tours d’eau maxi possibles, l’objectif est de positionner les tours d’eau de façon optimale : encadrer la floraison en démarrant environ 3 semaines. Positionner 2 tours d’eau avant, en forçant la dose du 2ème passage et un tour d’eau après. Cette stratégie consiste à irriguer à une période déterminante dans l’élaboration du rendement fourrage en favorisant un rapport amidon/plante entière optimal.
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Source : Arvalis |
Stress hydrique : quels effets sur les valeurs alimentaires du fourrage ?
Suivant la période de stress hydrique, les conséquences seront différentes :
A quel stade récolter si le stress hydrique a été trop important ?
Dans le cas d’un maïs avec peu de grain et donc peu d’amidon, il faut viser une récolte vers 30-32%MS pour préserver le taux de sucre, la digestibilité (dNDF) et la valeur azotée (MAT). En effet, le sucre qui n’a pas migré vers les grains rend les tiges/ feuilles très digestibles. Des études (Université Michigan, Etats-Unis) ont montré que des plantes sans épi ont une teneur énergétique équivalente à 70% de celle d’un maïs « non stressé ». Restez vigilant à la valeur azotée de votre fourrage : on retrouve surtout de l’azote non protéique (ANP) qu’il faudra équilibrer dans la ration. Dans tous les cas, il faut réaliser une analyse de fourrage pour ajuster la complémentation des rations.
Ne récoltez cependant pas trop tôt : un ensilage trop précoce (<25%MS) va entrainer des écoulements de jus importants au silo avec une perte de sucres.
L’utilisation d’inoculant est fortement recommandé pour baisser rapidement le pH et limiter les pertes en début de fermentation et les échauffements au cours de la fermentation. L’utilisation d’enzymes est favorable à la bonne digestibilité des fibres dans le rumen.
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