Le sevrage est une étape clé pour la future vache laitière.
Mal gérée, cette phase fait chuter le GMQ et freine la croissance.
Bien conduite, elle sécurise la santé et la performance de vos génisses.
Voici comment réussir la transition sevrage et post-sevrage pas à pas.
1. Réduisez le lait de façon progressive
Le lait doit baisser sur deux à trois semaines avant le sevrage. Réduisez d’abord la quantité, puis la fréquence des buvées.
Cette baisse progressive pousse la génisse à consommer plus d’aliments solides.
Évitez de changer en même temps le bâtiment ou les lots. Trop de stress cumulé freine l’appétit et dérègle la digestion.
Une transition douce, c’est moins de perte de GMQ et plus de sérénité.
2. Stimulez l’ingestion d’aliment solide et sécurisez la flore ruminale
Dans les premières semaines de vie la génisse est un monogastrique. Avant le sevrage, il faut construire le rumen, ses parois et sa flore microbienne.
La nutrition influence directement la flore microbienne du rumen.
Les microbes se développent surtout avant 11 semaines : tout se joue donc avant le sevrage.
L’apport de fourrage et surtout de concentrés aide ce développement.
Pour stimuler l’ingestion d’aliments solides, dès que possible :
- Laissez un concentré jeune bovin à volonté, facile d’accès, toujours frais
- Apportez de l’eau propre, fraîche et facile d’accès chaque jour
Privilégiez un abreuvoir à niveau constant : bannissez les pipettes, pratiques à nettoyer mais qui limitent l’accès à l’eau.
Vérifiez aussi la hauteur des abreuvoirs, adaptée à l’âge et à la taille des génisses.
- Offrez un fourrage fibreux comme la paille, pas trop grossier, pour activer la rumination.
⚠️ Attention à la phase d’apprentissage post-sevrage : le point d’eau, la paille ou les granulés changent souvent d’endroit. Les jeunes doivent réapprendre où se trouvent les aliments et l’eau.
Aidez-les dans cette étape.
Une flore équilibrée, c’est une génisse solide et une croissance régulière.
3. Gérez les stress de la période
Le sevrage coïncide souvent avec d’autres changements : regroupement, déplacement ou nouveau bâtiment. Chaque stress additionnel pèse sur le GMQ et le système immunitaire.
Planifiez les changements un à un, sur plusieurs jours.
Observez l’appétit et surveillez l’apparition de diarrhées : ce sont vos meilleurs indicateurs de bien-être.
4. Contrôlez systématiquement les β-OH avant sevrage
Avant toute décision de sevrage, prenez le réflexe de contrôler les β-OH de vos génisses.
Un taux suffisant dans le sang montre que le rumen est fonctionnel et prêt pour le sevrage.
Même une « belle génisse » assez âgée et à un poids idéal peut ne pas avoir un rumen assez développé pour passer le sevrage sans accrocs.
La mesure des β-OH dans le sang est le seul moyen de le contrôler.
Conclusion
Une transition sevrage bien gérée, c’est une croissance continue, un vêlage à 24 mois et des génisses solides.
En sécurisant cette étape, vous gagnez du temps, du lait et de la sérénité pour la suite de l’élevage.

