Lorsqu’un animal est confronté à
une infection virale, tout son métabolisme se réorganise pour activer ses
défenses. Cela mobilise énormément d’énergie et bouleverse ses besoins
nutritionnels.
Il est donc essentiel, en tant
qu’éleveur, d’adapter les rations en conséquence pour soutenir l’immunité,
limiter les pertes de performance et préserver l’avenir du troupeau.
Sortie d’été + FCO : un double défi nutritionnel
Après les fortes chaleurs de fin d’été, les effets du stress thermique persistent. L’arrivée de la FCO vient s’y ajouter et complique encore la situation. Les animaux doivent déjà gérer la transition alimentaire post-estivale, avec un métabolisme fatigué et une dette en électrolytes➡️voir l'article Solutions Stress Thermique : Pourquoi Ne Pas Tout Arrêter A La Première Pluie. Si l’on ajoute une infection virale à ce contexte, l’organisme se retrouve débordé. L’énergie est détournée vers la réponse immunitaire, au détriment de la production et de la reproduction.
Dans cette phase, la ration doit
impérativement soutenir l’ingestion et fournir des nutriments rapidement
disponibles. L’enjeu : maintenir une couverture suffisante en énergie, en
nutriments essentiels et en antioxydants pour que les animaux puissent
faire face sans compromettre leur santé.
Comment soutenir vos animaux en pratique ?
Vous pouvez agir à plusieurs niveaux, sans changer toute
votre ration.
- Stimulez l’ingestion
- Travaillez
l’appétence (fourrages bien conservés, fibres longues qui font ruminer),
- Veillez
à une transition douce entre les tas d’ensilage,
- Maintenez
une ambiance fraîche, avec de l’eau propre à volonté.
- Gardez
un rumen stable
- Restez
vigilant sur l’équilibre énergie/azote pour assurer une bonne
synchronisation ruminale,
- Diversifiez
les sources d’amidon pour éviter les pics d’acidose,
- Apportez
des tampons ruminaux (bicarbonate, levures vivantes).
- Renforcez
les défenses
- Sélénium (organique) : il protège les
cellules et booste l’immunité. Mieux absorbé que sa forme inorganique, il
renforce les défenses sur la durée.
- Vitamine E : elle agit avec le sélénium
pour limiter l’inflammation. Elle soutient aussi la reproduction et la
santé mammaire.
- Vitamine C (rumino-protégée) : en cas de
stress, l’animal en produit moins. Une supplémentation s’impose donc pour
protéger les cellules et soutenir l’organisme en crise.
- Magnésium : essentiel mais souvent
sous-estimé. Il soutient les nerfs, l’immunité et la digestion, surtout
en période de stress.
- Plantes anti-inflammatoires : certaines
plantes calment l’excès de réponse immunitaire. Elles protègent foie,
mamelle et muscle.
Une vigilance à long terme : reproduction et dynamique du
troupeau
Les effets de la FCO ne se limitent
pas à la production actuelle. Un certain nombre de vaches risqueraient de rencontrer
des difficultés en matière de reproduction. Cela signifie moins de vêlages dans
les mois qui viennent, un décalage dans les démarrages en lactation et des
lactations qui pourraient s’allonger. Bref, un stade de lactation qui augmente
par rapport à vos références habituelles.
C’est peut-être le bon moment pour vous de vérifier certains
points pour anticiper les potentielles variations de volumes de lait à venir :
- Quel
est le planning prévisionnel des vêlages des prochains mois ?
- Le
troupeau dispose-t-il suffisamment de génisses prêtes à vêler ?
- La
croissance des génisses doit-elle être ajustée pour anticiper un creux ?
- Est-il
nécessaire de faire entrer quelques vaches fraichement vêlées pour
relancer la dynamique ?
C’est également le moment d’être extrêmement rigoureux dans
les diagnostics de gestation.
Ce que vous faites maintenant, vous le verrez demain. Ajuster vos rations et vos choix de renouvellement, c’est préparer les mois à suivre. Sans précipitation, mais avec lucidité.