Solutions Stress Thermique : Pourquoi Ne Pas Tout Arrêter A La Première Pluie

 

L’été a été long, chaud, et éprouvant pour vos vaches. Maintenant que les températures baissent, la tentation est grande d’arrêter les apports spécifiques utilisés pendant les fortes chaleurs. Pourtant, un arrêt brutal peut coûter bien plus cher qu’il n’y paraît.

 



Ce qu’a vécu la vache cet été

Pour faire face à la chaleur, la vache a activé ses mécanismes de régulation thermique :

  • Hausse de la fréquence respiratoire
  • Ingestion d’eau → dilution des réserves minérales
  • Hausse de l’excrétion rénale → pertes minérales et d’électrolytes (Na, K)
  • Chute de l’ingestion → chute de la rumination et de la salivation et donc du tampon ruminal
  • Vasodilatation et redistribution sanguine → au détriment du rumen

👉 Résultat : une vache fatiguée, en dette électrolytique, avec un rumen encore fragile.


👉 Imaginez un marathonien : il ne retrouve pas ses forces dès la ligne d’arrivée. Il doit s’hydrater, recharger ses réserves et récupérer plusieurs jours. Vos vaches, après l’été, sont dans la même situation.


Pourquoi il ne faut pas tout arrêter d’un coup

Même si la météo s’adoucit, le métabolisme des vaches ne suit pas la température ambiante à la même vitesse.

Les risques d’un arrêt brutal :

  • Chute du TB par perte de stabilité ruminale
  • Diminution de l’ingestion alors qu’elle n’est pas encore complètement remontée
  • Fragilisation immunitaire, notamment en période de transition automnale

👉 Une économie immédiate sur les apports peut rapidement se transformer en pertes de lait, de TB et de retard de retour en cyclicité.

 

Quelle stratégie adopter ?

Privilégiez une sortie progressive sur 10 à 14 jours, en suivant trois étapes :

  1. Dès maintenant, si les conditions météorologiques le permettent, arrêtez les solutions « spécial stress thermique » :
    • Cocktails végétaux, extraits de plantes, antioxydants
    • Épices et additifs de type "solution tout-en-un"
  2. Maintenir temporairement les éléments essentiels :
    • Apports minéraux de base (Na, K, Mg)
    • Tampons (Bicarbonate)
    • Levures
  3. Réduire progressivement les apports minéraux :
    • Par paliers, sur 1 à 2 semaines
    • En fonction de la météo locale (THI) et des indicateurs de troupeau

 

Les bons repères à suivre

  • Ne pas couper le sodium d’un seul coup : cela peut faire chuter ingestion et lait en 7–10 jours.
  • Surveiller les indicateurs : TB, ingestion, rumination, fèces, comportement.
  • Être attentif aux fourrages d’automne, souvent riches en potassium → maintenir le magnésium pour éviter les déséquilibres.

 

En résumé

✔ Une météo plus fraîche ne signifie pas que les vaches sont prêtes.
✔ Leur récupération est lente : digestion, rumination, réserves minérales.
Un arrêt brutal = risques techniques et pertes économiques.
Une désescalade progressive = sécurité ruminale, production préservée.

👉 La clé, ce n’est pas la température extérieure. C’est l’état de vos vaches.