Vos Fourrages Ont De La Valeur : Voici Comment l'Exploiter Pleinement Grâce À l'Échange Céréales-Aliment


TB en baisse ? Urée qui grimpe ? Votre ensilage de maïs peut en être la cause. En période de sécheresse, la valeur alimentaire de vos fourrages devient plus hétérogène dès la récolte. Ensuite, les glucides de votre ensilage de maïs vont continuer d’évoluer pendant le stockage, modifiant leur vitesse de fermentation et donc les besoins de complémentation. Découvrez comment ajuster vos apports pour garder des rations stables et performantes.




Quels glucides apporte le maïs ensilage ?

Le maïs ensilage joue un rôle central dans la ration. Il fournit :
  • des glucides lents, via l’amidon, dont la vitesse de fermentation varie selon l’avancement du silo ;
  • une part de glucides rapides, issus des sucres solubles et des pectines de la plante.

Au démarrage, l’amidon est peu fermentescible et les sucres dominent. Avec le temps, l’amidon devient plus vite dégradable et le risque d’acidose augmente. La valeur glucidique du maïs change donc au fil de la conservation.


Comment compléter efficacement votre ensilage ?


Pour maintenir l’équilibre entre glucides rapides et lents à l’échelle de la ration, il est nécessaire d’adapter vos apports selon l’état du silo :
  • sur un silo jeune ou sec, compléter avec des glucides rapides grâce à des aliments composés enrichis en blé, orge ou coproduits sucrés ;
  • sur un silo plus fermentescible, privilégier des aliments apportant des glucides lents grâce à des aliments riches en amidon lent et intestinal, à base de maïs sec finement broyé par exemple.

Sans ces ajustements, vous risquez des dérives : baisse du TB, acidose, hausse de l’urée, chute de la reproduction. Des analyses régulières de fourrages vous aident à caler la bonne complémentation.


💡 La clé : variez vos sources de glucides ruminaux !

L’échange céréales-aliment : une nécessité technique et économique

Plutôt que de gérer stockage, broyage et logistique, valorisez vos céréales avec l’échange. Vous livrez vos céréales (maïs, blé, orge, triticale), vous récupérez un aliment adapté à vos besoins.

Les avantages :
  • un aliment équilibré selon l’état de votre silo (peu fermentescible ou très fermentescible),
  • une souplesse pour réagir aux baisses de TB ou aux hausses d’urée,
  • un broyage fin, industriel, calibré, contrôlé, pour mieux valoriser l’amidon,

Un broyage trop grossier entraîne des pertes d’amidon dans les bouses. On les estime parfois à 10 %.

Prenons l’exemple d’une vache qui ingère 25 kg de matière sèche à 24% d’amidon.

L’apport quotidien d’amidon est 25 * 24 = 6 kilos d’amidon soit 600 g/jour d’amidon perdu.

Cela équivaut à 1 kg de maïs grain. À 250 € la tonne de maïs grain broyé, cela correspond à une perte de 25 centimes/vache/jour, soit 9 125 €/an pour 100 vaches.
  • un gain de temps : finie la manutention.

Exemple : 2 chargements de 10 min = 20 min/jour, soit 120 h/an que vous pouvez consacrer aux animaux plutôt qu’au stockage.
  • moins de risque de conservation :

Le stockage à plat des céréales en ferme peut générer des pertes invisibles, appelées « shrink ». Les données américaines estiment ces pertes entre 3 et 8 % selon les conditions. À 180 € la tonne, cela peut représenter jusqu’à 14,40 € perdus par tonne stockée.

En bref : gardez la main sur vos rations, surtout avec les maïs de cette année


Vos fourrages évoluent, vos rations doivent suivre. Ajuster l’équilibre des glucides permet de stabiliser vos performances et de sécuriser la santé du troupeau. Vous évitez ainsi des pertes inutiles et gagnez du temps.