La question du bien-être animal (BEA) est aujourd’hui un enjeu majeur pour l’élevage. Plus de deux tiers des citoyens Français souhaitent une meilleure prise en compte du BEA (étude IFOP).
Le principe des 5 libertés pour démontrer que le Bien-Etre Animal (BEA) est correctement assuré dans votre élevage
L’évaluation du bien-être animal doit être objective et reposer sur des
critères scientifiques validés. L’OIE (organisation mondiale de la santé
animale) met en avant le principe fondamental des 5 libertés individuelles. Voici
comment mettre en action ces grands principes pour rétablir la confiance avec
les consommateurs, améliorer les performances de vos JB…tout en préservant vos
conditions de travail.
1 -
Laissez un libre accès à l’eau potable et équilibrez les rations pour maximiser
la marge à la place
Les JB doivent avoir accès à une eau potable et propre, peu importe
l’heure du jour ou de la nuit pour ne pas déstabiliser la flore ruminale. Assurez-vous
que les broutards aient connaissance du système d’abreuvement « poussoir ».
Plus de la moitié des broutards sont uniquement habitués aux bacs à niveaux
constants dans l’élevage naisseur. Toute limitation de la disponibilité de
l’eau impacte directement l’ingestion et les performances de croissance.
Les animaux doivent pouvoir consommer chaque jour une ration équilibrée
pour couvrir les besoins d’entretien et de croissance. Pensez à vérifier la
cohérence entre les besoins et les quantités ingérées…et contrôlez la place à
l’auge !
2-
Proposez un espace de vie approprié avec une surface optimale de 9 à 10 m²/JB
en fin d’engraissement
La place de couchage disponible doit être adaptée au nombre de JB dans
la case. Ainsi, la préconisation
générale pour les JB en fin d’engraissement est fixée à 9-10 m² de surface par
animal pour un système d’aire paillée avec présence de stalle d’auge.
Apporter 10-11 kg de paille par animal et par jour vous permettra aussi
de diminuer le risque d’avoir des cuirs sales en classe C ou D et de vous voir
refuser les animaux à l’abattoir.
Plus largement, un animal qui ne possède pas d’espace de couchage correct
dépense plus d’énergie à cause du stress et des conflits avec ces congénères :
moins de croissance, plus de chutes, blessures, fractures…
3-
Luttez contre le stress thermique en offrant un environnement confortable
propice au GMQ
Dès 22°C et 50% d’humidité, les bovins sont en situation de stress thermique :
ils piétinent, ils passent plus de temps debout (+33%), ils vont perdre jusqu’à
50% de temps d’ingestion en journée sans pour autant compenser durant la nuit.
Pour limiter l’impact sur les performances de votre troupeau, vous
pouvez :
- adapter l’alimentation et l’abreuvement,
- réduire le rayonnement sur votre bâtiment, améliorer la ventilation naturelle notamment en ouvrant vos bâtiments,
- et investir dans des équipements complémentaires : ventilateurs, brumisateurs, filets…
4-
Limitez la douleur et les maladies en observant quotidiennement les broutards
dans une quarantaine
La préparation sanitaire des broutards est la meilleure garantie pour
éviter les maladies respiratoires à la mise en place. Observez les animaux
quotidiennement pour détecter et traiter les animaux malades le plus rapidement
possible.
Plus le problème sera traité rapidement et plus la transmission aux
congénères sera réduite. La mortalité sera aussi diminuée et la croissance
démarrera plus vite. Le temps de travail est aussi à prendre en compte, il vaut
mieux perdre 10 minutes par jour durant les 2-3 premières semaines que de se
voir perdre un animal ou devoir commencer à faire des traitements curatifs sur
le lot entier.
5-
Limitez le stress et la douleur en installant un système de chargement et
déchargement adapté
Avoir un système de contention pour le chargement des animaux devrait
être une priorité pour les élevages de taurillons. En plus de minimiser les éventuels
risques de manipulations des bovins, celui-ci permet à l’animal et à l’Homme de
pouvoir circuler en sécurité. Le temps de travail est aussi réduit, allant
jusqu’à pouvoir charger 70 JB/heure.
Pour aller plus loin
Aujourd’hui, l’IDELE développe
depuis 2020 le programme BeBoP (Bien-être des Bovins en Parc d’engraissement)
qui vise à améliorer les connaissances du comportement des JB à l’aide de
caméras placées en élevages et filmant en continu. Ce programme cherche avant
tout à trouver des protocoles adaptés pour prendre des mesures quotidiennes
afin de faciliter les opérations d’évaluation du bien-être en ateliers
d’engraissement. Ce schéma se base sur l’état corporel et l’état sanitaire de
l’animal ainsi que la relation avec l’éleveur. L’usage de la vidéosurveillance
est préféré, car les risques pris sont souvent importants lors de l’entrée dans
une case d’engraissement.
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