Franck
Gaudin, nutritionniste international, a souligné lors des journées techniques
Terrena le rôle du profil en acides aminés dans la recherche d'une croissance
optimale chez les veaux laitiers. Découvrez pourquoi lire la teneur en
protéines brutes n’est plus suffisante.
S’assurer de nourrir les veaux avec une protéine de qualité
"La protéine dans l’aliment d’allaitement doit être d'origine
laitière" a rappelé Franck Gaudin lors des journées techniques
Terrena en novembre dernier. Il explique ensuite les deux raisons qui doivent
conduire les éleveurs à renoncer aux protéines d’origine végétale :
- La
digestibilité : Les
protéines du lait, les caséines, apportées par le lactosérum et/ou la PLE
(lait écrémé en poudre) sont très digestibles à l’inverse des protéines
végétales qui sont à bannir. Le système digestif des veaux, encore jeune
et fragile, est justement adapté pour décomposer et absorber efficacement
la caséine. En assurant donc un apport de protéines assimilables et de
qualité, vous donnez l’opportunité au jeune veau de se constituer une
solide immunité.
- L’appétence : Les veaux trouvent généralement les aliments
d'allaitement contenant des protéines laitières plus appétissants que les
autres sources de protéines. Cela peut encourager une consommation
soutenue et donc à répondre aux besoins nutritionnels pour viser
1 000 grammes de GMQ.
S’assurer de l’équilibre des acides aminés pour la croissance
musculaire
Les acides aminés jouent un rôle
crucial dans la croissance du veau. Cette croissance, c’est du muscle et chaque
acide aminé est un maillon des chaînes de protéines qui forment la charpente
des muscles.
Bien que la protéine laitière soit
extrêmement digestible, seule, elle n’apporte pas le profil idéal en acides
aminés. Cela implique donc de rééquilibrer cette protéine de type
« laitière » vers un profil « muscle ». L'équilibrage des
acides aminés s'avère plus efficace pour favoriser le gain moyen quotidien
(GMQ). Cela permet non seulement d'améliorer la croissance, mais aussi de contribuer
à une utilisation plus efficace des protéines, réduisant ainsi les coûts
associés aux aliments d'allaitement.
Franck Gaudin a souligné que les
protéines végétales ne sont pas non plus idéales. « Les protéines végétales ont deux inconvénients, elles sont
faibles en lysine et la lysine est peu digestible ».
S’assurer de la cohérence entre apports de protéines brutes et
apports d’acides aminés
Bien que la supplémentation en
acides aminés soit nécessaire et fasse ses preuves, il convient d'être prudent
afin de ne pas compromettre la qualité globale des aliments d'allaitement et de
leur utilisation. Il s’agit donc de :
- Ne pas succomber à la tentation
de réduire le niveau de protéine brute : celui-ci doit être en
adéquation avec le niveau d’énergie de l’aliment allaitement.
- Ne pas impacter la
digestibilité des protéines en substituant des protéines laitières par un
complexe acides aminés + protéines végétales.
- Prendre en compte la notion de
transit et de vidange de la caillette pour un développement ruminal
optimal.
- Retenir surtout qu’aucun
produit ou approche ne constitue une solution miracle. Les pratiques
fondamentales telles que la bonne gestion du colostrum et les protocoles
d'hygiène restent indispensables.
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