5 points clefs pour ne plus avoir de génisses qui calent après le sevrage

Les relevés de GMQ menés par Franck Gaudin aux Etats-Unis montrent des croissances durant la phase lactée relativement homogènes, entre 610 g et 920 grammes. En revanche, après le sevrage, les écarts de GMQ entre les élevages se creusent allant de 136 g/j à plus de 1 200 grammes. Certaines génisses ont même des GMQ négatifs…





« Quand le rumen n’est pas prêt, les génisses ont la queue sale ! » a déclaré Franck Gaudin lors des réunions techniques Terrena.

Voici ses conseils pour développer les papilles ruminales et maintenir un GMQ de 1 000 grammes après le sevrage :

#1 - Accès à l’eau propre

Introduisez de l’eau « libre » et « propre » pour maximiser l’ingestion d’aliment solide et les fermentations ruminales dès 3 jours de vie. L’eau du lait n’est pas suffisante car le lait va directement dans la caillette et ne contribue donc pas au développement du rumen.

#2 - Paille pendant l’allaitement

Les veaux ne sont pas capables de digérer les fibres correctement dans le rumen avant 50 à 60 jours. La fraction digestible non digérée dans le rumen et l’intestin grêle risque de créer des fermentations dans le gros intestin.

Pour Franck Gaudin, tout est question d’équilibre « Il faut apporter un peu de fibre pour développer la mastication et la salivation, mais il y en a souvent de trop ! ». L’idéal étant d’apporter de la paille broyée pour laisser de la place pour l’ingestion d’aliment solide.

#3 - Aliment profil AMIDON

« Les fermentations de type amidon favorisent le développement des papilles ruminales, pas les fermentations de type fibre » rappelle le nutritionniste. Il faut apporter une source d’amidon fermentescible dans le rumen et non pas dans l’intestin grêle. Attention donc au maïs grain entier qui peut provoquer de l’acidose intestinale et de la diarrhée.

#4 - Réduction du lait sur 3 semaines

Franck Gaudin conseille le sevrage par paliers de 2 litres pour envoyer un message clair au veau : trop de lait freine l’ingestion et compromet le développement des papilles ruminales. « On a trois semaines pour doper la consommation de l’aliment solide et préparer le rumen au sevrage ».

Il faut éviter au maximum les stress additifs sur cette période critique « Une génisse qui va être écornée au sevrage ne passera pas la tête dans le cornadis pour aller manger pendant plusieurs jours» rajoute-t-il.

#5 – Contrôle B-OH

Comment savoir si le veau est prêt à sevrer ? Quand une génisse digère bien son aliment solide, le taux de B-OH monte.

« Pensez à mesurer les B-OH avant de sevrer » conseille Franck Gaudin :
  • Si le dosage est bon, la génisse peut être sevrée sans inquiétude.
  • Si le dosage est trop faible, le rumen n’est pas prêt. Il vaut mieux différer le sevrage et revoir le programme alimentaire pour le lot suivant.