L’ingestion diminue de -10 à -30% impactant à la fois la production et la santé de vos vaches : une baisse de -2 à -4 L de lait, jusqu’à -2 points de TB, fertilité dégradée et des boiteries en fin d’été.
Alors comment conserver un bon niveau d’ingestion cet été ? Quelles mesures prendre ? Michaël Lelaure les détaille pour vous.
Le premier aliment d’une vache, c’est l’eau. En période chaude, les vaches boivent jusqu’à deux fois plus pour compenser les pertes liées à la respiration, à la salivation et à la transpiration.
« Vérifier qu’il n’y a pas de compétition à l’abreuvoir et réaliser un contrôle visuel journalier de la propreté des abreuvoirs, c’est la première chose à faire » ajoute Michaël Lelaure.
Pour rappel, on conseille 10 cm linéaires d’abreuvoirs par vache ou 1 abreuvoir individuel pour 10 vaches, avec un débit de 15 litres / minute).
Distribuer deux repas par jour aux heures les plus fraiches
« Pour inciter les vaches à ingérer leur ration, l’idéal c’est de distribuer deux fois par jour ». Il conseille de distribuer 1/3 de la ration tôt le matin et les 2/3 restants le soir.
Si on ne peut distribuer qu’une fois par jour, il faut privilégier de distribuer la ration le soir, aux heures les plus fraiches quand les vaches sont plus motivées à se déplacer à l’auge et pour éviter que la ration ne chauffe trop.
Pas de tri pour conserver l’équilibre des nutriments au kg MSI
Lorsqu’il fait chaud, les ruminants ont encore plus tendance à trier. « Les vaches ingèrent préférentiellement les particules fines riche en énergie à défaut des fibres ». Un comportement susceptible de diminuer le pH dans le rumen et d’entrainer une acidose ruminale.
Michaël Lelaure rappelle que pour avoir une ration homogène, sans tri possible, c’est d’abord en réglant et en aiguisant les couteaux lors des chantiers d’ensilage que ça se passe : « Visez un hachage du maïs à 7 mm et de l’herbe à 1 cm lors de l’ensilage. La mélangeuse est faite pour mélanger pas pour hacher ». L’objectif, c’est que l’équilibre entre les glucides et les protéines dans le rumen soit respecté à chaque repas pour maximiser la production de protéines microbiennes et d’acides gras volatils.
Si vous observez un problème de dé-mélange de votre ration, l’ajout d’un aliment liquide dans la ration permet de faire le liant entre les éléments de la ration et augmente par ailleurs l’appétence, indique-t-il.
Le compact feeding : moins de tri, moins de compétition à l’auge
L’ajout d’eau dans la mélangeuse pour viser 38-40% de matière sèche permet de lier la ration, limiter le tri et s’assurer que la vache mange la même chose à chaque bouchée.
Les éleveurs pratiquant le « Compact Feeding » sont unanimes : il n’y a presque plus de compétition à l’auge et les vaches mangent sans trier.
Une BACA > 300 - 350 mEq favorable à l’ingestion
Une BACA positive stimule l’ingestion des vaches. L’objectif est de compenser les pertes de sodium et de potassium et de restaurer la capacité tampon du rumen, c’est-à-dire sa capacité à réguler le pH.
« La BACA des fourrages est très variable en fonction de la fertilisation, du stade de récolte ou de la conservation ». La BACA des fourrages doit être analysée pour adapter l’apport de tampon dans la ration.
Un conservateur pour limiter l’échauffement à l’auge
Utiliser un inoculant au silo est bénéfique pour maintenir un front d’attaque frais au silo, éviter la reprise d’échauffement à l’auge et garder un fourrage appétant pour le troupeau.
L’emploi d’acide propionique ou de sels d’acides organiques dans la mélangeuse permettra de garder l’auge fraiche et appétente toute la journée.