Le virage des 200 jours : une nouvelle vision stratégique du cycle de production
C’est une erreur de réfléchir le début du cycle de production de la chèvre à la mise-bas. La prochaine lactation se prépare dès la mise à la reproduction soit à l’approche des 200 jours de la lactation précédente.
L’objectif visé est une reprise d’état nécessaire mais non excessive.
Viser une reprise d’état progressive et maitrisée avant 200 jours
La Note d’Etat Corporel réalisée à des moments stratégiques est un bon indicateur pour évaluer le dépôt de gras. L’appréciation se fait par la palpation simultanée de deux zones, le sternum et les lombaires.
A 200 jours, une note pivot de 3 est souhaitée :
- Au-dessus de 3, la chèvre est trop grasse. La reprise d’état, trop précoce et massive dans la lactation, pénalise les performances.
- En-dessous de 3, il faut adapter le niveau énergétique de la ration pour la reproduction.
Au tarissement, la NEC est un bon indicateur pour estimer la mobilisation des réserves de gras et le risque de toxémie. Les chèvres grasses ont deux fois plus de risque de faire une toxémie de gestation.
Moduler l’énergie de la ration, c’est adapter le niveau et le profil
En début de lactation, toutes les sources d’amidon sont bien valorisées. Favoriser un amidon intestinal est bénéfique à la production laitière. En revanche en fin de lactation, le glucose provenant de l’amidon intestinal provoque une baisse de la persistance et un excès d’engraissement.
+ 10 % de fibres ingérées en fin de gestation, c’est + 0,2 litre de lait en plus au pic
Conserver un volume du rumen suffisant est un véritable challenge en fin de gestation et est primordial : +10 % de fibres ingérées en fin de gestation, c’est +100 à +150 grammes de Matière sèche ingérée en début de lactation soit +0,2 litre par chèvre au pic et une réduction du risque d’acidose. L’introduction dans les rations base ensilage, de paille coupée courte et mélangée dès le tarissement ou l’apport en rations sèches de fourrages appétents permettent de maximiser l’ingestion de fibres.
Une conduite différente des chèvres selon la taille de la portée
Outre les besoins énergétiques, les besoins en calcium et magnésium augmentent d’environ + 25 % entre une portée simple et une portée double. Dénombrer les chevreaux est indispensable pour alloter en fonction de la taille de portée et adapter le suivi et la ration au plus proche des besoins.
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