Comment booster votre taux protéique en fournissant plus d'acides aminés à la mamelle ?

Chez les ruminants laitiers, la mamelle produit le lait et la matière protéique à partir des acides aminés prélevés dans le sang. Il existe différentes voies pour apporter ces acides aminés. C’est donc en calant la ration des animaux qu’il faut réussir à apporter la bonne quantité et le bon profil pour obtenir un bon niveau d’efficacité alimentaire.





Tout d’abord, il faut produire de la protéine microbienne

L’activité de la flore du rumen dégrade les protéines de la ration, fourrage et concentré. Ces protéines microbiennes ainsi produites, seront ensuite absorbées dans l’intestin. Ces protéines microbiennes possèdent le profil en acides aminés idéal pour produire de la caséine dans la mamelle. Il est donc primordial de maximiser la production de protéines microbiennes. Pour cela, il faut synchroniser au mieux les apports d’énergie et de protéine en terme de dégradabilité et gérer la vitesse de transit. Un ruminant peut donc faire de la protéine microbienne avec de l’azote non protéique comme l’urée.



Protéger une partie de la protéine de la ration

Malgré l’action de la flore du rumen, une partie de la protéine de la ration passe tout de même dans l’intestin, il s’agit de la protéine by-pass. Il est possible de privilégier cette voie en protégeant la protéine. Il faut donc trouver le bon équilibre entre les quantités de protéines microbiennes et de protéines by-pass. Cette protection peut se faire par des tannins qui protègent directement la protéine dans le rumen. Le profil en acide aminé est donc fonction du profil des matières premières ingérées, ainsi un tourteau de colza va apporter de la méthionine et un tourteau de soja de la lysine.


Et enfin compléter par des apports d’acides aminés protégés.


A un certain niveau de production de lait plus élevé, au-delà de 30 litres par vache et par jour, il existe tout de même des carences d’acides aminés essentielles comme la méthionine et au-delà de 35 litres par vache pour la lysine. Ce manque provoque la non-valorisation des autres acides aminés toujours disponibles et donc leur gaspillage, ce qui baisse l’efficacité protéique. Il est donc possible d’apporter de façon plus ciblée et plus précise ces acides aminés spécifiques sous une forme protégée pour répondre aux besoins des animaux sans modifier la ration. La méthionine impacte surtout le taux protéique, quant à la lysine, elle permet une augmentation de la production laitière notamment en début de lactation.


Le bon apport d’acides aminés est donc le résultat d’un savant mélange entre ces trois voies d’apports pour répondre au mieux aux besoins des animaux.