Au sortir de l’été, l’automne est une période propice au bilan de l’année, propice à engager les actions correctrices nécessaires et dans tous les cas une période à valoriser et déterminante pour réussir le printemps.
Après l’été, la lecture d’une prairie est riche d’enseignement, en voici quelques exemples.
👉Observer la hauteur des gaines des graminées, elle doit faire de 5 à 7 cm. Plus faible c’est signe de surpâturage. Une reprise difficile, un couvert végétal qui se creuse, des rumex, chardons, agrostis stolonifères qui progressent, c’est un surpâturage sévère. Une hauteur plus élevée, c’est du sous-pâturage. Présence d’un feutrage de racines en surface, c’est un sous-pâturage grave. Moins connu que le surpâturage, il handicape le tallage des graminées et le pâturage. Les bovins délaisseront la prairie sans vraiment l’avoir exploité, si rien n’est fait, le pâturage du printemps est compromis.
👉Sous ou surpâturage, relancer le tallage. Un apport de fumier vieilli assure un bon tallage d’automne et d’hiver. Pour le sous pâturage, dès la reprise assurée, une fauche rase 4-5 cm est indispensable. Pour le surpâturage, une coupe de refus à montaison des rumex et chardons complètera l’action.
👉Observer la présence de refus. Nombreux, c’est un signe de chargement instantané insuffisant. Pour le dactyle voire les fétuques, cela peut-être le signe d’une entrée trop tardive sur la parcelle. Coupe de refus puis un ébousage (en période pluvieuse) limite ce phénomène sur la repousse. Au printemps, derrière le 1er pâturage, l’ébousage est souvent bien valorisé, surtout si on commence à être débordé.
👉Observer, le ratio légumineuse-graminée, c’est un bon indicateur du rythme de pâturage, Trèfle > 50%, rythme trop rapide, trèfle < 30% rythme trop lent ou sous fertilisation calcique, potassique, voire phosphorique pour les jeunes prairies. Pensez à faire des analyses et un bilan de fertilisation.
👉Côtés valeurs alimentaires, les repousses d’automne ne sont pas négligeables, d’autant plus dans un contexte de stock fourrager limité.
Riche en eau, en azote soluble et potassium, le risque de météorisation et d’entérotoxémie n’est pas à exclure avec la pousse d’automne. Cependant, si l’ingestion d’herbe est maitrisée et que la ration distribuée est suffisamment fibreuse pour ralentir le transit et tamponner le rumen, ce risque est quasi-inexistant.
👉Côté appétence, du fait de sa teneur en eau supérieure et des éventuelles zones de refus, l’ingéré doit être étroitement surveillé pour éviter des baisses de performances.
👉Difficile de prévoir à l’automne un créneau favorable pour récolter sereinement de l'herbe conservée. Même pour un mode de récolte plus souple comme l’enrubannage, le risque de mauvaise conservation du fourrage et de défaut d’appétence est important. Ainsi, à moins de profiter d’un créneau très favorable, le pâturage des parcelles est à privilégier pour les animaux à l’entretien. Pour les animaux à forte production, la complémentation à l’auge doit rester prioritaire et le pâturage doit être efficace. Le temps de pâturage doit être ajusté à la quantité d’herbe à ingérer et de l’herbe disponible.
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