"Voici comment j’ai augmenté l’efficacité alimentaire de mon troupeau avec les sucres !"

Souvent déficitaires dans les rations riches en ensilage de maïs, les sucres sont une source d’énergie intéressante pour le rumen. Découvrez comment améliorer facilement le taux de sucres de vos rations.




Que sont concrètement les sucres ?

Les sucres appartiennent à la grande famille des glucides. Dans le règne végétal, on distingue les glucides pariétaux (constitutifs des parois cellulaires) et les glucides intra-cellulaires (constitutifs du cytoplasme) dont les sucres font partie.





Les sucres, glucides non-structuraux, sont des monosaccharides (glucose ou fructose) ou des associations de monosaccarides appelées oligosaccharides comme le saccharose. Issu de la photosynthèse, le glucose est associé au fructose pour constituer le saccharose qui est la première voie de stockage et de transport des glucides dans la plante.



Où trouver les sucres ?

Les sucres peuvent être apportés dans la ration directement via des matières premières qui en sont riches telles que la betterave fourragère (66 %MS) ou la pulpe de citrus (25 %MS) ou via les fourrages tels que l’herbe pâturée et ensilée (10%MS). Le taux de sucres dans l’herbe est optimal avant épiaison. Passé ce stade, les sucres présents dans les feuilles vont être stockés sous forme d’amidon dans les grains de l’épi. C’est l’inverse que nous recherchons pour le maïs par exemple. Attention : les pratiques d’après fauche et lors de la constitution du tas d’ensilage sont tout aussi importantes pour conserver les sucres dans la plante. Dans le cas où la qualité de l’ensilage d’herbe est mauvaise, des complémentations d’aliments liquides à base de mélasse et solubles sont possibles et permettent de corriger le taux de sucres de la ration (à condition de respecter le niveau total de glucides ruminaux dans la ration).



Quel est l’intérêt des sucres pour les vaches laitières ?


Les sucres sont une source d’énergie très rapidement fermentescible et conséquente pour les bactéries : c’est ce qu’on appelle une énergie de type « starter ». Les sucres ont une vitesse de dégradation ruminale 10 fois plus élevée que l’amidon et 40 fois plus élevée que la cellulose mais ne sont pas acidogènes.

Afin de valoriser efficacement les sucres, il est nécessaire d’apporter en parallèle une source d’azote rapidement dégradable : de l’azote non-protéique (urée) dont la dégradation est quasi-instantanée ou des protéines solubles issues d’un ensilage d’herbe de bonne qualité ou de tourteaux (colza, tournesol) dont les vitesses de dégradation sont sensiblement égales à celle des sucres. Avoir une cinétique de dégradation en phase entre les sucres et l’azote est essentielle pour améliorer la synthèse de matière utile dans le lait :

  • D’une part, les bactéries fermentent plus efficacement les sucres et l’azote : c’est-à-dire qu’elles synthétisent plus de protéines microbiennes car les substrats arrivent en même temps (les sucres étant pourvoyeurs de carbone et les protéines étant pourvoyeurs d’azote). Ces protéines absorbées au niveau intestinal permettent d’apporter à la vache un équilibre en acides aminés idéal pour la synthèse de protéines dans le lait et donc d’améliorer le TP.

  • D’autre part, cela permet d’éviter toutes fermentations incontrôlées pouvant causer des situations de sub-acidose. Ainsi, à travers une meilleure stabilité ruminal, la dégradation des fibres est améliorée ce qui permet d’accroître la production d’acétate, premier précurseur des acides gras, et par voie de conséquence d’augmenter le TB.

Retrouvez l'intégralité de votre newsletter :