Dr Vétérinaire Viviane LEMIEUX
VL - A raison ! Le foie est fortement sollicité chez les vaches laitières notamment autour du vêlage. Rappelons que le foie est une véritable usine puisqu’il accumule à lui seul plus de 1500 fonctions !
Comment être-surs qu’il s’agisse du foie ?
VL- Le diagnostic des maladies hépatiques reste un exercice difficile. Les symptômes sont souvent peu spécifiques : baisse d’appétit, amaigrissement, perte de production…. Les saisies du foie à l’abattoir ne sont que la partie visible de l’iceberg !
Les dysfonctionnements du foie sont pourtant très fréquents et souvent en lien avec des maladies métaboliques chez la vache laitière : cétose et stéatose. Cette perte d’efficacité du foie impacte directement la production de glucose, précurseur du lactose du lait et donc le revenu de l’éleveur.
Pourquoi le foie est fortement sollicité au moment du vêlage ?
VL - En début de lactation, la vache laitière haute productrice ingère moins d’énergie que ce que la lactation demande : on parle de déficit énergétique.
La vache déstocke la graisse contenue dans les tissus adipeux pour l’envoyer vers le foie. Le foie transforme ces graisses en énergie sous forme de corps cétoniques. C’est la « cétogénèse ».
Lors d’un déficit énergétique important et prolongé :
- L’excès de corps cétoniques dans le sang est toxique pour la vache : on parle de cétose ;
- Les graisses mobilisées s’accumulent dans le foie, le foie « s’engorge » : c’est la stéatose ou maladie du foie gras. Les cellules remplies de graisse ne peuvent alors plus bien remplir leur rôle.
Les « cures d’hépato » sont souvent plébiscitées. Sont-elles efficaces ?
VL - Le meilleur « hépato » c’est la bonne gestion de l’énergie autour du vêlage :
- Eviter l’excès d’énergie dans les rations taries ;
- Ne pas avoir des vaches grasses au tarissement (NEC > 3,75) ;
- Eviter le vêlage tardif des génisses ;
- Optimiser la capacité d’ingestion au vêlage.
Et la cure d’hépato ?
VL - OUI, mais à condition de bien la choisir !
- Les « hépato-draineurs » tels que la choline, la méthionine ou la bétaïne favorisent l’exportation des graisses à condition d’être apportés sous une forme ruminoprotégée ;
- La niacine, ou vitamine PP, limite la mobilisation des tissus graisseux et stimule la fabrication de glucose ;
- La carnitine optimise l’approvisionnement énergétique et désengorge le foie ;
- Le sorbitol permet de relancer l’appétit.
L’utilisation d’extraits de plantes stimule les fonctions épuratrices du foie en augmentant la sécrétion de bile et l’évacuation des toxines accumulées. On retiendra l’action du chardon-marie, de l’artichaut et du pissenlit.
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