Maitriser la valeur fourragère des prairies : un investissement rentable
Il existe un lien fort entre l’équilibre du sol, la conduite du système fourrager, la qualité de la prairie et la performance du troupeau. Tout dysfonctionnement du sol nuit à la bonne nutrition de la prairie et à sa valeur fourragère.
La valeur fourragère n’est pas uniquement une question de quantité mais aussi de qualité nutritionnelle. On recherche une bonne digestibilité, des protéines et du sucre pour une bonne conservation et garantir l’appétence.
Aujourd’hui encore la fertilisation des prairies est basée sur l’azote, alors qu’il faudrait surtout penser à couvrir les besoins des autres éléments essentiels tels que le potassium, le phosphore, le magnésium et le soufre.
Top 5 des problématiques les plus rencontrées dans notre région
#1 - Un sol trop acide. Apportez un amendement basique pour corriger le pH. Le chaulage permet ainsi d’améliorer la portance des sols, le rendement et la qualité de l’herbe tout en limitant la pousse des plantes indésirables (mauvaises herbes…). Cette pratique améliore également la biodisponibilité des éléments fertilisants, comme les oligo-éléments, pour la plante et donc pour les animaux. En France 1 bovin sur 2 est carencé en iode et en sélénium.
#2 - Une carence en phosphore pénalise l’implantation de la prairie, à cause d’un moindre développement du système racinaire. Aussi en sol faiblement pourvu en cet élément, une fertilisation conséquente doit être apportée avant le semis de la prairie, soit sous forme organique (en respectant le texte de la Directive Nitrates), soit sous forme minérale avec un binaire PK et/ou un micro-granulé sur la raie de semis. Cette fertilisation est doublement rentable puisqu’elle permet aussi d’économiser des points de phosphore dans la complémentation minérale du troupeau.
#3 - La carence en potassium est de plus en plus fréquente dans les sols de notre région, en raison des baisses d’apport significatives de cet élément depuis plus de 20 ans. C’est un élément essentiel à la production de fourrage. Dans la ration, le potassium fait augmenter la BACA (Bilan Anions Cations Alimentaire) ce qui favorise l’ingestion et donc la production.
#4 - Une carence en soufre pénalise le rendement et la qualité de l’herbe. Le soufre doit être apporté en même temps que l’azote, et notamment pour les sols filtrants, la luzerne et les prairies fauchées. Le soufre, composant des acides aminés soufrés comme la méthionine, est indispensable à la synthèse des protéines par les micro-organismes du rumen. Toute carence pénalisera la production de lait et de viande.
#5 - Le magnésium a un rôle sur la croissance de l’herbe (composant essentiel de la chlorophylle) et sur la qualité de l’herbe. Attention à la mise à l’herbe, dans des prairies carencées, à la tétanie d’herbage : troubles nerveux, baisse d’appétit, tremblements… Le magnésium est également impliqué dans de nombreuses fonctions telles que l’immunité (il permet la synthèse des immunoglobulines), la croissance des protozoaires dans le rumen (impactant le taux butyreux) ou encore l’activation de la parathormone (hormone régulant le calcium dans l’organisme).
Enfin, rappelons ici qu’une culture de prairie s’alimente d’abord par ses racines, aussi les apports d’éléments fertilisants doivent être apportes au sol. Mais il est aussi possible de fertiliser par voie foliaire (par pulvérisation) pour corriger immédiatement une carence en oligo-éléments (Cuivre, Zinc, Manganèse…) ou apporter un complément nutritionnel temporaire (NPK).
Laurent Varvoux
Service Agronomie de Terrena
En charge de l’amélioration de la fertilité de sols
Service Agronomie de Terrena
En charge de l’amélioration de la fertilité de sols
Viviane Lemieux
Docteur Vétérinaire
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