Quand la Génisse Devient Séductrice…

Pendant de longues années, la majorité des éleveurs allaitants ont fait le choix de commercialiser leurs génisses en maigre lorsqu’elles n’étaient pas conservées pour le renouvellement. Cette vente avait lieu juste après le sevrage vers des débouchés export au niveau de valorisation souvent peu enviable.




En matière de consommation, on assiste depuis quelques mois à une renationalisation de la consommation de viande de bœuf avec une préférence pour la viande de femelles jeunes produites localement. La génisse séduit de plus en plus d’opérateurs, qu’elle soit produite en Label Rouge, sous cahiers des charges, à l’herbe ou engraissée comme des taurillons... Il y en a pour toutes les races et pour tous les débouchés :



 
Des génisses traditionnelles
de 30-36 mois

bien conformées de race Limousine,
Blonde d’aquitaine ou Parthenaise,
elles correspondent bien à la demande
de la boucherie artisanale locale.



Des génisses de 24-30 mois 
dites génisses primeur 
plus souvent de race Charolaise,
très appréciées de la GMS
(Supermarchés de grande et moyenne surface)
pour leurs poids modérés et
l’image positive renvoyée au client
 










Des « Babynettes »
ou génisses précoces de 14 à 18 mois

appréciées pour leur tendreté et
leur persillé, la petite taille des pièces
de viande et engraissées comme
du jeune bovin pour la restauration
hors foyer ou le rayon libre service
des supermarchés.


Depuis quelques mois, en raison d’une forte reprise de sa valorisation, la production de génisses grasses connait un intérêt grandissant pour les producteurs. La contractualisation avec plusieurs opérateurs, accompagnée d’une forte remontée de la valorisation, ont enfin permis une meilleure adaptation du produit au marché, avec des abattages plus jeunes donc des carcasses moins lourdes. Le produit est ainsi plus conforme à la demande du rayon libre-service de la grande surface.

Cette évolution n’a pas été sans intérêt économique pour le producteur car s’est traduite par une amélioration de la marge nette par jour de vie de l’animal. Il y a longtemps que la preuve avait été faite que les derniers kilos de carcasse de l’animal étaient également ceux qui coûtaient le plus cher à produire à l’éleveur, mais ce dernier était bien souvent embarqué dans une spirale infernale qui consistait à produire plus de poids pour compenser le manque de prix.

Les génisses permettent aussi bien de valoriser les prairies, les fourrages et les céréales produites sur l’exploitation.

La multiplicité des débouchés offre une palette d’itinéraires techniques possibles et de cahiers des charges différents permettant ainsi une grande souplesse au producteur pour mieux opérer ses choix. Les niveaux de marge brute sont intéressants, surtout lorsqu’on les ramène à l’heure de travail.

Cette production étant peu exigeante en main d’œuvre et en bâtiments, elle utilise les mêmes facteurs de production que la production laitière, allaitante ou que le jeune bovin. Sur ce type d’exploitations elle peut être une bonne option de diversification.


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