La mise à l’herbe en toute sécurité… Points de vigilance.

La mise à l’herbe des vaches laitières est un moment très attendu par les éleveurs. Elle demande toutefois de l’anticipation. Les caractéristiques de l’herbe de printemps, tant au niveau minéral que d’apport important d’azote soluble, demandent des adaptations précises de la ration.




Dans de nombreuses exploitations, au printemps, l’herbe pâturée prend une place importante dans la ration des vaches laitières. C’est la période qui permet de faire du lait avec un fourrage sur pied... et donc faire des économies et de renforcer l’autonomie protéique de l’exploitation. Alors, comment adapter la minéralisation à ce changement de régime pour valoriser au mieux l’herbe, c'est-à-dire pour favoriser la reproduction et la production laitière ?

L’herbe jeune est riche en azote soluble et glucides fermentescibles, pauvre en cellulose, et le rapport magnésium sur potassium (Mg2+/K+) est faible. C’est ce qui faut gérer….


Comment gérer le magnésium en période de pâturage ?

Le lien entre le magnésium et la tétanie d’herbage est bien connu. La raison s’explique par une insuffisance de disponibilité du magnésium et des besoins plus importants des animaux (froid, transit, stress thermique…). Il faut tout de même savoir que les réserves des vaches laitières en magnésium sont faibles et surtout peu disponible. A cela s’ajoute une absorption limitée à l’herbe en raison du potassium dont le niveau est plus élevé, notamment avec les légumineuses, qu’avec de l’ensilage de maïs

Il faut donc prévoir un ajout dans la ration un ajout de magnésium par un minéral adapté ou par des seaux ou pierre à lécher.

L’apport de sodium est également un élément important pour favoriser l’absorption du magnésium. N’hésitez pas à mettre à disposition du sel à vos animaux.

Sur le terrain, la minéralisation s’adapte à la part de pâturage dans la ration et au pourcentage de légumineuse présent dans la parcelle.


Comment gérer l’excès d’azote soluble de ce fourrage ?

Une autre caractéristique de l’herbe jeune est sa richesse en azote soluble. Cela a pour conséquence un excès d’ammoniac dans le rumen. Dans un premier temps, il faut donc s’assurer d’apporter le bon niveau d’énergie fermentescible pour bien la valoriser.

Le foie détoxifie l’excès d’ammoniaque en le transformant en urée. Cette dégradation contribue à augmenter le niveau d’urée dans le sang et les besoins en énergie. La mobilisation de cette dernière se fait au détriment de l’énergie disponible pour la lactation. Il est alors crucial de contrôler l’apport énergétique de la ration pour valoriser l’azote dégradable.

L’excès sanguin d’urée provoque souvent une chute de la fertilité, avec une mortalité embryonnaire plus élevée, une baisse de la réussite en IA et une durée plus longue de l’intervalle vêlage-vêlage.

En cas de complémentation azotée, elle doit se faire avec de la protéine protégée riche en PDIA. Il existe différentes techniques de protection pour obtenir ce résultat : utilisation de tannins ou de sucres réducteurs.

Enfin, au pâturage, le transit s’accélère. Il est donc important de le gérer. L’utilisation d’argile, comme la bentonite, est une bonne solution pour capter les excès d’eau présent dans la ration et d’éviter des diarrhées.


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