L’indice d’azote permet d’ajuster la fertilisation azotée et la date de fauche.

Les résultats d’analyse EUROFINS concernant les ensilages d’herbe fermentée indiquent un indice d’azote. Cet indice permet de savoir si l’apport d’azote a été suffisant ou insuffisant. Ces informations peuvent vous aider à optimiser la fertilisation azotée pour la nouvelle saison.



L’azote est le moteur de croissance de l’herbe. La fertilisation azotée a notamment un impact sur le rendement et la teneur en protéines du fourrage. En augmentant la précocité de la production de biomasse, elle permet de mieux valoriser la pousse de printemps qui bénéficie en général d’une pluviométrie plus élevée. Un apport trop tardif sera synonyme de ralentissement de la croissance et d’une production moindre d’herbe au printemps. L’assimilation de l’azote rendu disponible dépend d’un certain nombre de facteurs, météorologiques, du calendrier de fauche et du potentiel de votre prairie. Il existe donc un optimum technique et économique à l’apport azoté, au-delà duquel l’azote apporté se retrouvera sous forme non protéique voire sous une forme toxique en nitrates.

Comment est calculé l’indice d’azote ?

Afin de pouvoir comparer l’apport en azote de différents ensilages d’herbe, plusieurs éléments sont pris en compte et notamment la coupe, la teneur en protéines et les formes d’azote ou la teneur en sucres. Une correction du stade de croissance est réalisée en standardisant tous les ensilages sur le NDF. En effet, plus la fauche est précoce, plus la teneur en NDF est faible et plus la teneur en constituants sera élevée (cendres, matière grasse, protéines et sucres). Les coupes plus tardives avec des rendements élevés ont des niveaux de protéine plus faible par « dilution », mais souvent plus structurées par lignification de l’herbe.


Comment interpréter l’indice d’azote ?

L’indice d’azote est un indicateur qui permet de savoir si l’apport d’azote a été suffisant et si la fauche d’herbe est déclenchée trop tôt ou trop tard vis-à-vis du dernier apport d’azote.

Si l’indice d’azote se situe entre 95 et 105, la fertilisation a été optimale. En dehors de ces valeurs cibles, l’agriculteur doit se poser la question sur ses pratiques de fertilisation.

Un indice d’azote supérieur à 105 indique une sur-fertilisation azotée et/ou un fauchage trop tôt suite au dernier apport d’azote.

Un indice d’azote inférieur à 95 indique une fertilisation azotée insuffisante et/ou une fauche trop tardive vis-à-vis de ce dernier apport.





Interview de Paul NERRIERE,
consultant fourrage chez Terrena :



Paul, quels conseils d’apports azotés doivent nous guider ?

Au préalable, un calcul d’apport global azoté doit être réalisé avant tout épandage des premières unités. 

La dose globale à apporter sur une culture d’herbe dépend de plusieurs facteurs : le rendement global annuel attendu, le % de légumineuses pressenti à la récolte dans le mélange, le reliquat en azote du sol, …

Il est indispensable de bien positionner le premier apport d’azote. Celui-ci doit intervenir lorsque la somme des températures en base 0 est de 200 °C. Ce repère permet une très bonne efficacité du premier épandage ayant pour intérêt de favoriser le tallage. Cela permet d’avoir un maximum de feuilles et moins de tiges à la récolte. Toute la richesse de ce fourrage est contenue dans les feuilles.


Paul, comment est utilisé au quotidien cet indice d’azote auprès des agriculteurs ?

Nous constatons désormais que la réglementation européenne incite les agriculteurs à limiter les apports azotés organiques et minéraux.

Des indices d’azote assez bas (60 -80) me font dire à l’agriculteur qu’il aurait pu apporter davantage d’engrais azoté sur sa culture et qu’il a certainement attendu trop longtemps entre son dernier apport azoté et sa coupe d’herbe. Il a donc certainement perdu du rendement et de la qualité nutritionnelle.

Des indices d’azote corrects (>85) m’incitent à conforter l’éleveur dans ses pratiques et me permettent de valider auprès de celui-ci les quantités épandues et le fractionnement d’apports qu’il a pu opérer.

Une exploitation qui récolte très régulièrement des ensilages avec des indices d’azote supérieurs à 85 devra impérativement utiliser des conservateurs pour abaisser rapidement le pH dans le silo. La matière azotée de ces fourrages riches en azote ne facilite pas une bonne conservation, et entraîne plus facilement une production d’azote ammoniacal.


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