Connaissez-vous une piste d’avenir pour les éleveurs « allaitants » : la génisse rajeunie ?

Ces dernières années, un nouveau marché a vu le jour, pour des génisses plus jeunes et plus légères. En règle générale, les génisses qui ne sont pas conservées pour le renouvellement du troupeau allaitant sont commercialisées juste après le sevrage, en maigre, et restent peu valorisées.



La faiblesse des cours en laitonne et le positionnement parfois difficile des génisses de boucherie de type intermédiaire ont accéléré la demande en génisses plus jeunes dont les avantages ne sont plus à démontrer en termes de valorisation : tendreté, standardisation de la marchandise, carcasse moins lourde, meilleure valorisation, rendement généralement élevé.


Cette production se destine principalement aux génisses de race à viande, croisées race à viande, croisées viande/mixte et croisées viande/lait nées en France et non gardées pour le renouvellement.

Quel que soit leur nom : jeunes bovins femelles, génisses primeurs, génisses rajeunies, babyvelles ou plus couramment babynettes, elles séduisent de plus en plus les opérateurs de l’aval.



Quand rigueur rime avec technicité

L’abattage des génisses rajeunies constitue un enjeu majeur pour le marché français notamment dans le secteur de la Grande et Moyenne Surface (GMS) ou celui de la Restauration Hors Domicile (RHD). La RHD, ce n’est pas que du bas de gamme ! Les restaurants sont aussi demandeurs de carcasses légères, mais d’une viande grasse et maturée, aujourd’hui très souvent importée. Il s’agit d’une vraie opportunité pour les éleveurs « allaitants » en France.

Cette démarche, qui reste encore novatrice, requiert une bonne technicité afin d’obtenir les poids de carcasse conformes aux cahiers des charges des différents opérateurs.

Durant leur engraissement, les génisses sont nourries principalement à partir d’une ration à base d’herbe et d’un aliment complémentaire (utilisé principalement en phase finition)
Sur ce type de génisses, il est difficile d’avoir des rations alimentaires à très forte densité énergétique.


Comparativement à des mâles, les génisses déposent du gras plus rapidement dans leurs tissus : le risque est d’avoir des animaux qui se transforment rapidement en « petites boules » trop grasses. Le GMQ attendu varie entre 1 000 g et 1200 g/jour en phase finition.

Aussi, afin de choisir le bon itinéraire technique, il est indispensable d’analyser en premier lieu :

  • Le potentiel et les caractéristiques spécifiques au type racial,
  • La disponibilité et le type de fourrages,
  • Les places disponibles et les conditions d’hébergement des animaux pour la période hivernale,
  • Les impacts de la mise en place de l’atelier sur les chargements,
  • Les besoins en trésorerie. (Concernant la trésorerie, la production de génisses rajeunies étant un marché porteur, certains organismes de collecte proposent l’accompagnement technique et financier pour la mise en place de ce type de production et la création d’un atelier),
  • Les besoins en main-d’œuvre éventuels,
  • Le type d’animal souhaité en fonction du cahier des charges mis en place par l’aval de la filière (poids, âge, conformation, types de ration).

L’équipement n’est pas à négliger, les pesées étant essentielles pour répondre aux objectifs avec des animaux dont la croissance rapide est à surveiller rigoureusement et régulièrement.
Une production qui a tout bon !

Cette production présente de nombreux avantages car elle permet la valorisation des fourrages issus de l’exploitation ainsi que des installations existantes. La conduite en lots, « par bande », simplifie le travail et l’homogénéité des animaux.

Produire de la génisse rajeunie en atelier complémentaire apparait comme une source rémunératrice très intéressante pour l’éleveur dont la technicité n’est plus à démontrer.