La caractéristique organique fondamentale qui distingue les ruminants dans le règne animal est leurs pré-estomacs et en particulier le plus grand des 4 : le rumen ! Cette cuve fermentaire de 250 L, est un outil formidable, aux capacités inouïes. Des milliards de bactéries, protozoaires et champignons vivent en parfaite symbiose, association biologique, durable et réciproquement profitable, avec le bovin.
Chaque micro-organisme à un rôle spécifique : certains fermentent la fibre, d’autres préfèrent l’amidon ou se concentrent sur la protéine. Au final, ce microbiote ruminal produit des Acides Gras Volatiles qui seront absorbés par les papilles ruminales (acide acétique, acide propionique, acide butyrique) pour le métabolisme d’entretien et de production.
Cette association est soumise à de rudes épreuves : changement alimentaire, hormonal, corporel, variations météorologiques, du logement, d’abreuvement … affectant l’efficacité ruminale et ouvrant la voie aux pertes de production et troubles sanitaires… Toute perturbation, même minime, a un effet sur les performances du bovin, l’engrenage est vite parti !
Le vêlage, par exemple, est un véritable tsunami dans le rumen : transition alimentaire brutale, passage de la ration de tarissement à une ration à haut niveau d’énergie et capacité d’ingestion des fibres réduite. Tout l’écosystème ruminal est remanié : les populations de bactéries et champignons fibrolytiques se réduisent au profit des bactéries amylolytiques.
Les concentrations en acides gras volatils et en acide lactique augmentent et le pH diminue. En dessous de 5,8 unité pH, l’animal est alors en sub-acidose. Conséquences : une altération des papilles ruminales, réduisant leur surface d’absorption et pénalisant les performances des animaux.
En complément des fondamentaux de management des rations, l’incorporation de substances chimiques dites tampons et de probiotiques tels que les levures vivantes ne cessent de faire leurs preuves pour sécuriser l’efficacité ruminale tel un ABS. Les substances dites tampons sont des substances chimiques assurant une régulation rapide du pH et pouvant par ailleurs avoir une action corrective sur la BACA et à fortiori le niveau d’ingestion.
En complément des fondamentaux de management des rations, l’incorporation de substances chimiques dites tampons et de probiotiques tels que les levures vivantes ne cessent de faire leurs preuves pour sécuriser l’efficacité ruminale tel un ABS. Les substances dites tampons sont des substances chimiques assurant une régulation rapide du pH et pouvant par ailleurs avoir une action corrective sur la BACA et à fortiori le niveau d’ingestion.
Les levures vivantes sont des substances exerçant une activité biologique dans le rumen, et particulièrement Saccharomyces cerevisiae qui fait aujourd’hui consensus pour ses multiples actions. La premier effet des levures dans la ration est de créer un milieu propice à la croissance des micro-organismes et aux fermentations. Elles contribuent en outre à consommer les 7 ou 8 L d’oxygène ingéré quotidiennement par la vache lors des repas pour maintenir les conditions d’anaérobie.
En second lieu, les levures sont une source de nutriments : des métabolites (acides aminés, vitamines, acides organiques) qui stimulent l’utilisation d’acide lactique d’où leur intérêt dans la prévention de l’acidose. Certaines souches sont plus efficaces pour augmenter la dégradation de la cellulose. Il faut adapter la préconisation à l’utilisation pour décupler l’effet des levures…sous réserve de distribuer la bonne dose et régulièrement.
Docteur Marie-Anne LEFOL
Vétérinaire