Les infections respiratoires : un fléau, mais des solutions concrètes





Vous en avez assez de traiter vos veaux qui toussent aux antibiotiques ? Vous guettez la « grippe » à l’approche des changements de temps ? Les épidémies vous désorganisent et vous font perdre un temps précieux dans un planning bien chargé ? Ce n’est pas une fatalité. Des solutions concrètes existent.



Certes, le bovin est un insuffisant respiratoire : volume respiratoire 3,5 fois plus faible qu’un cheval de même poids, trachée et bronches étroites, poumon très compartimenté… 

Les maladies respiratoires coûtent cher : 70 à 130 euros par veau. La perte de GMQ de 60 à 110 g / jour dégrade l’âge au premier vêlage, ce qui freine le renouvellement et augmente les frais d’élevage des génisses. 

Une génisse avec lésions pulmonaires sur ses 2 premiers mois de vie diminuera sa production laitière de 550 kg sur sa première lactation. Sans oublier la mortalité.

De multiples agents pathogènes guettent jeunes comme adultes : virus RS, PI3, BVD, bactéries Pasteurelles, Mycoplasmes… 

Des facteurs environnementaux (fortes amplitudes thermiques, hygrométrie élevée, poussière, manque de paille, surdensité…) et individuels (défenses pulmonaires, immunité, stress du sevrage, de l’allotement …) renforcent les risques.

Le maître-mot pour y faire face : prévention ! Une bonne ventilation sans courants d’air (vitesse maximale 0,25 m/seconde en nurserie) avec un volume d’air suffisant est essentielle. La zone de confort thermique du veau est située entre 5 et 25 degrés. 

Dans les bâtiments « cathédrale », réduisez les volumes d’air avec des faux plafonds ou des cadres en bois avec grillage recouvert de paille et relevage par poulie. Des rideaux en bois coulissants sur les pans exposés plein est ou nord régulent la ventilation.

Attention aux odeurs d’ammoniac irritantes pour les voies respiratoires. Pour les éviter, respectez les normes de densité (2 à 3 m2 par veau selon l’âge). Paillez quotidiennement. Curez dès que la température de litière dépasse 35 degrés. Désinfectez régulièrement la nurserie. 

Recourez si besoin aux asséchants. Certains sont enrichis en yucca, plante captant l’ammoniac. Des pulvérisations ou brumisations à base d’huiles essentielles améliorent le confort respiratoire (eucalyptus globuleux, thym, tea tree).

Renforcez les défenses de vos animaux. Une bonne conduite de la mère au tarissement garantit un colostrum de bonne qualité. Attention au statut du jeune en oligo-éléments (sélénium, iode, cuivre et zinc) et vitamine. 

Des complémentations en flushing ou en continu (seaux à lécher, poudre, liquide, granulé, bolus) en substances antioxydantes (vitamines E et C, sélénium), extraits de plante ou huiles essentielles luttent contre le stress oxydatif, à l’origine d’une mort prématurée des cellules. 

Un poumon altéré ne se régénère pas. Si tout cela ne suffit pas, envisagez la vaccination en partenariat avec votre vétérinaire.


Docteur Carole TOCZE
Vétérinaire