Bien préparer la lutte grâce au flushing énergétique

 


La reprise d’état corporel avant la lutte des animaux influence de manière déterminante les résultats de reproduction. La pratique du flushing (« coup de fouet »,en français) permet d’améliorer sensiblement le taux de fertilité, la fécondité et la prolificité des brebis. Simple à mettre en place, elle nécessite d’alloter les animaux les plus maigres.

Importée des pays anglo-saxons, la pratique du flushing se caractérise par une suralimentation énergétique et vitaminique délibérée visant à stimuler l’appareil reproducteur des mâles et des femelles. 

Objectif pour l’éleveur, obtenir une reprise rapide de poids de ses femelles les plus maigres, avec pour voie de conséquence un effet positif sur l’ovulation et la réduction de la mortalité embryonnaire. A la clé, une augmentation de la fertilité, de la fécondité et de la prolificité. 

Dans le meilleur des cas, le flushing permet d’augmenter les taux d'agnelage de l’ordre de 10 à 20 %. Il est particulièrement indiqué dans les élevages pratiquant la lutte sur des prairies desséchées, de la fin d’été jusqu’au printemps.


Pas pour toutes les brebis

La mise en place du flushing est à réserver aux brebis dont l’état corporel est insuffisant (note d’état corporel inférieure à 3) et/ou sur des brebis avant pose d’éponge en système de mise bas accéléré. Attention, il n’est pas utile et serait même contre-productif de complémenter des femelles déjà en état. 

Les réserves graisseuses peuvent en effet « piéger » les hormones sexuelles lipophiles et entraîner une baisse de la fertilité. Dans ce cas précis, on recommande un hépatho et un apport en vitamines et oligo-éléments.


Flushing : mode d’emploi

Une fois triées, les brebis les plus maigres doivent être regroupées par lot. Le flushing débute habituellement trois à quatre semaines avant la mise à la reproduction. Une complémentation classique de l’ordre de 300 à 400g de céréales par brebis est alors distribuée quotidiennement, la moitié généralement sous forme d’avoine. 

Il existe également des solutions complètes spécialement formulées, plus équilibrées et n’engendrant pas de tri. Elles sont à privilégier, l’herbe grasse n’étant souvent plus disponible en quantité suffisante sous nos latitudes. Un bon flushing inclut par ailleurs un apport d’omégas 3. En effet, ces acides gras essentiels influencent le nombre de follicules, leur taille ainsi que le nombre d’œufs nidifiés. L’ajout de graines de lin extrudées donne de bons résultats.


Des minéraux en complément

Parallèlement au flushing alimentaire, il est aussi recommandé de soutenir les besoins en minéraux des animaux. Parmi les éléments indispensables à une bonne fertilité, on retrouve le phosphore, le manganèse, l'iode, le cuivre, les vitamines A et D3. 

Une nutrition minérale adaptée ou un complémentaire spécifique améliorent les résultats de reproduction. Comme pour le flushing alimentaire, celui-ci doit être mis en place trois à quatre semaines avant la mise à la reproduction des brebis. Côté béliers, ce régime devra être suivi pendant deux mois pleins, délai nécessaire à la spermatogenèse.


Intérêt économique

Lorsque le flushing est effectué avec un aliment spécifiquement élaboré pour produire les meilleurs résultats, l’enjeu économique n’est pas négligeable : 15 % de fertilité en plus représentent 7,7 € de marge brute supplémentaire par agneau. 15 % de prolificité en plus permettent de dégager jusqu’à 13 € de marge brute par agneau.