Pas de bon ensilage sans un chantier bien maîtrisé
La bonne conservation de votre silo ne se limite pas à la bonne réalisation du silo. La qualité de votre futur fourrage commence dès la récolte.
1. Surveillez le stade de récolte
- Un maïs trop humide (< 28% matière sèche) = risque de jus, pertes et fermentation lente
- Un maïs trop sec (> 34% matière sèche) = perte de digestibilité et tassement difficile
2. Adaptez les réglages de l’ensileuse à votre fourrage
Attention notamment au hachage. Visez maximum 8-10 mm surtout si la matière sèche dépasse 35 % pour tasser plus fort et mieux chasser l’air dans le silo.
3. Inoculez pour mieux stabiliser
Dans un maïs pauvre en nutriments, chaque perte coûte cher. Pour les limiter, optez pour des inoculants.
Grâce aux bactéries homofermentaires qu’ils contiennent :
- Le pH chute en peu de temps et le silo peut être ouvert rapidement
- Les fermentations indésirables sont limitées
- L’appétence et la fraicheur de l’ensilage sont maintenues
S’ils contiennent en plus des bactéries hétérofermentaires qui freinent la croissance des moisissures le front d’attaque est stabilisé pendant plusieurs jours après ouverture.
Après une récolte bien menée, restez exigeant jusqu’à la fermeture
4. Assurez une bonne hygiène du silo : le désinfecter à l’eau de javel
5. Bâchez les murs
Un silo ouvert à l’air, c’est un silo qui moisit, qui chauffe et qui perd en valeurs nutritives. Appliquer une bâche sur le dessus du silo n’est pas suffisant.
Avec des bâches contre les murs :
- Limitez l’entrée d’air et d’eau dans le silo
- Sécurisez les ensilages en bord de silo, souvent plus instables
- Protégez les murs de l’érosion : des murs non protégés s’abiment plus vite (formation de fissures, crevasses, …) et deviennent plus perméables à l’air et à l’eau.
Exemple d’un silo de 13 ans dont les murs n’ont jamais été bâchés :

Lors de la fermeture, rabattez d’abord les bâches latérales, puis la bâche de dessus. Cela réduit fortement les infiltrations. Pensez aussi à :
- Changer vos bâches à chaque campagne
- Utiliser des sacs de sable ou de graviers pour fermer vos silos. Veiller à ce qu’ils se touchent pour bien bloquer l’entrée d’air
6. Ajoutez 2 à 5 cm de paille au fond du silo
Pour retenir les jus lorsque le silo est trop humide.
7. Réalisez un bon tassage
Par couches fines, de 15-20 cm maximum : Trop épais = air piégé = fermentation lente
Avec suffisamment de poids, de tracteurs avec des pneus gonflés : plus la pression sera forte plus le silo sera tassé.
8. Vitesse de chantier : rapide mais régulier
A la fin, ne laissez pas le silo ouvert plus de 48 h. En cas de pause, filmez même provisoirement.
Maîtrisez votre silo, même en année difficile
Dans une année comme celle-ci, chaque détail compte. En suivant ces bonnes pratiques, vous sécurisez vos silos, protégez votre capital fourrager et stabilisez vos rations. Une rigueur précieuse pour préserver vos performances… même quand la météo n’a pas été au rendez-vous.