Refus, plantes indésirables … votre prairie tire la sonnette d’alarme
Une bonne prairie doit être dense et composée de plus de 70% de graminées fourragères et de légumineuses.
Sa qualité se dégrade si vous voyez apparaître :
- des zones envahies par des plantes peu appréciées des animaux, ou de mauvaises valeurs alimentaires (agrostis stolonifère, rumex, chardon, …)
- des zones vides où l’herbe ne repousse plus et qui se couvrent vite de ces mêmes plantes de faible qualité
Maintenir une prairie performante, c’est donc agir rapidement pour limiter ces déséquilibres.
Attendre ou pâturer ? Le bon timing pour sauver vos prairies
Après le pâturage, les plantes ont besoin de temps pour refaire leurs racines et recharger leurs réserves.
Un temps de repousse insuffisant c’est :
- une perte de 85 % du potentiel de repousse
Les jeunes feuilles sont les plus efficaces pour la photosynthèse (transformation de la lumière en énergie). Si elles sont broutées avant le stade 2 feuilles, vous perdez en rendement.
- un affaiblissement des racines
Un pâturage trop intense fragilise les racines qui s’ancrent moins dans le sol et ne laisse pas à la plante le temps de reconstituer ces réserves racinaires.
- un chaume endommagé
Des animaux qui broutent trop ras (sous 4-5 cm) endommagent la base des tiges où sont stockées les réserves.
Conséquence : une herbe qui repousse moins vite… ou plus du tout. Des adventices qui s’installent et des zones de refus qui se créent.
Surpâturage et refus : pourquoi il faut faucher pour préserver la prairie
Pour éviter les zones de refus :
- Gestion du pâturage : éviter le surpâturage qui affaiblie vos prairies, surtout avant l’été
Ne pas négliger pour autant les effets du sous-pâturage !!! Il entraine la formation d’un mât racinaire (voir l’illustration) qui fragilise la plante, entraine une diminution du tallage (= moins de quantité et de qualité).
- Faucher rapidement les refus après le pâturage : vous éliminez les tiges ligneuses non consommées et favorisez une repousse plus tendre que les animaux valoriseront mieux au passage suivant. Utilisez un matériel coupant finement à une hauteur d’environ 7 cm.
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Conseil : faites du topping : faucher les refus et faites-les pâturer aussitôt. Les animaux consomment plus (moins de tri et moins de fatigue)
Ébousage : un geste simple pour stopper les refus et les trous
Une bouse ferme sans ébousage reste longtemps intacte dans une parcelle. Autour, les odeurs repoussent les animaux, créant des zones de refus. Les plantes présentes sous les bouses meurent, laissant place à des zones vides.
Et c’est le début d’un cercle vicieux : les refus s’installent, les animaux évitent certaines zones et se concentrent ailleurs. Résultat : surpâturage localisé… et encore plus de refus et de zones vides.
L’ébousage, qui consiste à casser et répartir les bouses après le pâturage, limite ces effets négatifs :
- il empêche la création de trous et de zones de refus
- il répartit plus équitablement les éléments fertilisants des bouses dans la parcelle.
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Conseil : réalisez l’ébousage sur une herbe bien broutée, avec un temps de repos suffisant avant la prochaine rotation. S’il peut être suivi d’une période pluvieuse, c’est encore mieux : cela lave l’herbe et relance rapidement la végétation.
Des gestes simples pour une prairie qui dure
Ébousage, fauche des refus, gestion du pâturage : ces gestes simples, réalisés au bon moment, sont vos meilleurs alliés pour maintenir des prairies productives, équilibrées et durables. Une prairie bien gérée aujourd’hui, c’est un fourrage de qualité assuré pour demain.
