Découvrez votre check-list pour gérer le stress thermique de vos bovins d’engraissement

Etre proactif est la meilleure approche pour faire face au stress thermique chez les bovins.

Une fois que le bovin est dans un état de stress thermique grave, il est souvent trop tard pour les aider.

La mise en place d'un plan de gestion solide pour lutter contre le stress thermique permet de maintenir les performances de GMQ de votre troupeau.




Les animaux en finition sont plus sensibles au stress thermique

Les bovins vivent avec un moteur interne produisant de la chaleur dans leur corps : leur rumen.

Lorsque les températures dépassent 22°C, les bovins doivent dépenser de l’énergie pour refroidir leur corps.

La sudation est limitée chez les bovins (10% de la capacité de transpiration des humains). C’est encore plus difficile pour les bovins en finition en raison de leur couverture de graisse qui agit comme un isolant. Ils ont également une plus faible capacité pulmonaire par rapport au poids corporel.

Le stress thermique se produit lorsque la tentative de l'animal de dissiper la chaleur échoue ou est dépassée.

Les signes de ce phénomène incluent une augmentation du rythme respiratoire, une augmentation de la fréquence cardiaque et un halètement accru. Dans le même temps, les animaux consomment plus d’énergie et leur consommation alimentaire diminue.

Des pertes immédiates de performances peuvent atteindre 800 grammes de GMQ :


Le stress thermique est dû à la combinaison de la température et de l'humidité.
  • Lorsqu’il fait 27°C : diminution de la consommation alimentaire de 4% = perte de croissance potentielle de 100g environ
  • Lorsqu’il fait 30°C : diminution de la consommation alimentaire de 10% = perte de croissance potentielle de 300g environ
  • Lorsqu’il fait 35°C : diminution de la consommation alimentaire de 28% = perte de croissance potentielle de 800g environ

ll est important de comprendre que le stress thermique chez les bovins est cumulatif. Si les températures du soir ne baissent pas suffisamment, les bovins ne peuvent pas récupérer complètement physiologiquement avant l’arrivée des chaleurs suivantes.


Être vigilant au risque d’acidose et aux boiteries

  • Le pH du rumen diminue en raison des fortes variations de la prise alimentaire et de la perte de la capacité tampon de la salive (halètement). Ajoutons à cela que les bovins ruminent moins (jusqu’à 2 h / j en moins) et qu’ils produisent en plus moins de salive.
  • Augmentation des boiteries : L’augmentation du temps passé debout et la vasodilation au niveau de sabots pour dissiper la chaleur favorisent les fourbures. La nervosité des animaux peut également conduire à une augmentation des traumatismes (cornes cassées, fractures).
  • Augmentation de la mortalité X 5%
  • Le stress thermique influe également sur la qualité bouchère de la viande : couleur et tendreté.


Comment maintenir les performances de vos jeunes bovins cet été ? Conseils pratiques

Un moyen mnémotechnique à retenir : Surveiller le FIRE !

Fraicheur : faire baisser la température et l’humidité dans le bâtiment
  • Mesurer la température de la litière avec un thermomètre. Si > 40 °C, pensez à curer votre litière
  • Ouvrir le bâtiment au maximum
  • Installer des ventilateurs
  • Arroser le toit du bâtiment lorsque c’est possible
  • Pas de brumisation sur l’aire de couchage, uniquement sur l’aire d’exercice

Ingestion : anticiper la baisse d’appétit des bovins
  • Distribuer le soir pour inciter à venir à l’auge à la fraîche et éviter les échauffements à table
  • Repousser plusieurs fois par jour pour stimuler l’ingestion
  • Retirer les refus qui s’échauffent
  • Prévenir l’échauffement des ensilages à l’auge avec des inoculants à la récolte.
  • Contrôler le débit des abreuvoirs : 8 à 10 L / min, sur tous les abreuvoirs, y compris en bout de réseau

Régulation : soutenir l’organisme pour maintenir l’hydratation et la capacité tampon de la salive.
  • Ajuster les macro-éléments notamment potassium et sodium pour compenser les pertes liées à la transpiration mais aussi maximiser la BACA profitable à l’ingestion.
  • Distribuer des substances tampons comme le bicarbonate de sodium pour restaurer le pouvoir tampon de la salive et contrer le risque d’acidose ruminale.
  • Incorporer des extraits de plantes et substances apéritives pour favoriser l’ingestion, salivation et régulation respiratoires.
  • Eviter tout stress / manipulation

Energie : compenser la perte d’énergie liée à la thermorégulation
  • Redensifier la ration avec de la matière grasse, source d’énergie sans production excessive de chaleur par le rumen.
  • Surveiller le rapport amidon / cellulose
  • Distribuer la fibre dans la ration et non en libre-service pour éviter les trop grandes baisses d’ingestion.