Baisse de production laitière jusqu’à - 10%, hausse des cellules, diminution de la fertilité et de l’immunité, le stress thermique affecte le bien-être et la production laitière de votre troupeau.
Découvrez dans cet article les conseils de la nutritionniste pour savoir comment anticiper la baisse
d’ingestion et soutenir l’organisme de vos chèvres.
Stress thermique : comment évaluer l’impact sur votre troupeau ?
Lorsque vos chèvres sont soumises à des températures élevées, elles respirent plus rapidement pour se débarrasser de la chaleur. Virginie Berthelot, nutritionniste Terrena, vous conseille d'observer leur halètement. "C'est simple pour détecter si le troupeau est en situation de stress thermique. Le rythme respiratoire des chèvres est de 10 à 30 mouvements par minute. Au-delà, la chèvre peut être en situation d'inconfort thermique".
Quels effets sur votre troupeau ?
Les chèvres manifestent leur inconfort en cas de stress thermique par des changements visibles dans leur comportement. La nutritionniste souligne les signes qui doivent vous alerter : "La compétition autour des abreuvoirs, des animaux couchés trop longtemps, une baisse de motivation au moment du repas, un halètement prononcé, des signes de déshydratation doivent vous alerter sur l’inconfort thermique de votre troupeau."
Le stress thermique provoque chez les chèvres un
grand nombre de désordres :
Baisse d’ingestion de l’ordre de -10% à -30% : la chèvre réduit son métabolisme et
limite son ingestion pour réduire la chaleur produite par le rumen. Les chèvres
ont tendance aussi à sélectionner les particules fines riches en énergie et à
écarter les fibres.
Baisse d’immunité : les températures élevées stimulent la sécrétion de cortisol, également connue comme l’hormone du stress. C’est un déclencheur qui altère la réponse immunitaire, la réaction inflammatoire et la capacité antioxydante.
Hausse des cellules : La résistance de la mamelle à se défendre contre les agents pathogènes est réduite. La prolifération des microbes dans la litière et des mouches amplifie le risque de contamination. Résultats : des comptages de cellules somatiques en hausse et plus de mammites.
Baisse de la fertilité : chaleurs plus courtes et ovules de moindre qualité. Chez les mâles, l’effet néfaste peut perdurer pendant 60 jours (durée du cycle de spermatogénèse).
Que pouvez-vous soutenir votre troupeau pour limiter la baisse de lait ?
Pour conserver un bon niveau d'ingestion et de production, Virginie Berthelot vous détaille les 4 étapes clefs à vérifier :
Étape 1 : Favorisez l’accès à l’eau :
- Favorisez l’accès à une eau propre et fraiche ;
- Abreuvement :
1 abreuvoir / 25 caprins à 1 m de hauteur + marche pied de 60 cm ;
- Prévoir 4 à 6 L / kg MS à 25°C et 6 à 8 L / kg de MS à 30°C
Étape 2 : Améliorez le confort thermique dans
le bâtiment :
- Densité animale :
minimum 1,5 m² / caprin + paillage quotidien 1kg de paille /caprin/jour.
- Ventilation :
2 fois plus d’entrées que de sortie : ouvrir les portails, les façades à
hauteur des animaux. Vitesse idéale de 0,5 m/s au niveau des animaux.
- Litières :
curage des litières plus fréquent pour limiter la prolifération de
micro-organismes et des mouches.
Étape 3 : Anticipez la baisse d’ingestion :
- Distribuez le soir pour inciter à venir à l’auge à la fraîche et éviter
les échauffements à table.
- Evitez le tri avec une ration homogène : l’équilibre entre
les glucides et les protéines dans le rumen doit être respecté à chaque
repas.
- Apportez des fourrages de qualité pour une bonne efficacité alimentaire.
- Retirez les refus qui s’échauffent.
- Et prévenez l’échauffement des ensilages à l’auge avec
des inoculants à la récolte.
Étape 4 : Soutenez l’organisme de vos chèvres :
- Ajustez les densités énergétiques par l’apport contrôlé de matières grasses :
sources d’énergie sans production excessive de chaleur par le rumen.
- Ajustez les macro-éléments notamment potassium et sodium pour compenser les
pertes liées à la transpiration, mais aussi maximiser la BACA profitable à
l’ingestion.
- Distribuez des substances tampons comme le bicarbonate de sodium pour restaurer le
pouvoir tampon de la salive et contrer le risque d’acidose ruminale.
- Incorporez des extraits de plantes et substances apéritives pour favoriser l’ingestion,
salivation et régulation respiratoire.