Pourquoi noter avec précision la floraison femelle de votre maïs ?



Avec la date précise de la floraison de la parcelle, vous pouvez programmer la date d’ensilage avec plus de précision.

Pour la modélisation du cycle du maïs, il faut le décomposer en 2 phases autour d’un stade clé : la floraison femelle. Quand la moitié des plantes ont des soies sorties sur l’épi (Cf photo sortie des soies), c’est la floraison femelle. Les soies sont des tuyaux qui vont transporter le pollen vers les ovules pour réaliser la fécondation. La formation du grain est essentielle à la qualité de l’ensilage par sa teneur en amidon.

Sortie des soies : floraison femelle

La première partie du cycle, entre semis et floraison, est très dépendante de l’année et des conditions de sol et de climat. Il est donc indispensable de recaler le stade avec un repérage de la date réelle à la parcelle de la floraison femelle. Le besoin en températures pour la deuxième partie de cycle, entre floraison et ensilage, est connue pour chaque variété.

Voici dans le tableau ci-dessous les besoins en températures selon les indices de précocité entre floraison et un ensilage à 32% de matières sèches.
 

Indice variété

230

280

330

380

430

Besoin en cumul

de températures

640

670

700

720

730

Nombre jours

(si 11 °C base 6 par jour)

58

61

64

65

66



Stade de récolte du maïs : déterminant pour l'efficacité alimentaire du troupeau


Le stade du maïs à la récolte est déterminant pour :
  • avoir un rendement matière sèche maximum,
  • avoir un ensilage qui se conserve bien, appétant,
  • apporter le maximum d’amidon dans la ration,
  • garantir une bonne efficacité alimentaire du troupeau.

L'efficacité alimentaire se définit par la quantité de lait corrigé 32/38 produite par kilo de matière sèche ingérée. Elle évalue la capacité de la vache à transformer les aliments ingérés en lait, c'est-à-dire à valoriser la ration.


Objectif % MS selon la typologie de l'amidon et date d'ouverture du silo


L’objectif du %MS à la récolte est à définir en fonction de la typologie de l’amidon du maïs mais aussi en fonction de la date d’ouverture prévue du silo. En effet, lors de la conservation dans le silo, le fourrage continue d’évoluer. L’amidon gagne en facilité de dégradation grâce aux enzymes protéolytiques qui prédigèrent les particules de grain. Il faut noter que cet effet est d’autant plus marqué que le maïs a été récolté à des niveaux de MS élevés.


👉 Récolter trop tôt, à moins de 30%MS, c’est se priver de rendement mais aussi prendre le risque de voir le silo couler et perdre ainsi des sucres. L’ensilage est aussi moins riche en amidon et est ingéré en moindre quantité (encombrement plus élevé = UEL).


👉 Récolter trop tard, à plus de 40%MS, c’est prendre le risque d’une mauvaise conservation à cause de la faible teneur en sucres solubles du fourrage et des difficultés de tassement. C’est aussi réduire la digestibilité des tiges et des feuilles (dMO). Même si l’amidon devient de plus en plus dégradable avec le temps passé dans le silo, l’amidon d’un maïs récolté trop tard ne retrouvera jamais la digestibilité d’un maïs récolté à la bonne date.

N’oubliez pas de régler correctement les ensileuses : taille de coupe, éclateurs serrés et vitesse modérée. L’idéal pour maximiser l’ingestion du maïs et la dégradabilité de l’amidon, c’est une longueur de coupe de 5-8 mm, avec une coupe franche et des grains bien éclatés.




Eric Sauvage

Service Agronomie
Terrena



Francis Fardouet

Animateur Technico-Economique
Nutrition Ruminants
Terrena