L’année 2022 risque d’être à graver dans les annales de la production de taurillons. De mémoire, il n’a jamais été constaté de marges brutes jeunes bovins aussi importantes que celles mesurées depuis le début de l’année. Il faut remonter à l’année 1997, année après « vaches folles » pour connaitre une situation similaire. Mais quelles en sont les explications ?
Un manque de jeunes bovins qui a entrainé une hausse historique des cours.
L’année 2022 a démarré avec un manque important de jeunes bovins à abattre. Selon l’analyse de France Agrimer, « le marché du jeune bovin a été soumis à une pénurie croissante, autant sur le marché français qu’européen. D’après l’institut de l’élevage, « le JB français profiterait du manque de viande sur le marché européen. Le JB U a ainsi atteint les 6 € du Kg de carcasse début Mai sur l’Allemagne. » De tels niveaux de prix sont historiquement inédits dans la filière, dépassant de loin les niveaux atteints fin 2017 (4,20 €/kg pour les JB U et 4,01 €/kg pour les JB R). » Sur un an, le cours du JB a ainsi augmenté dans toutes les catégories : source France Agrimer
D’après France Agrimer, « suite à une période de stockage sur pieds sur 2020 liée au confinement et la fermeture ponctuelle de la restauration, le cheptel de jeunes bovins a considérablement diminué sur 2021 en Europe. Ainsi, au troisième trimestre 2021, le cheptel de jeunes bovins a été inférieur de 5,7 % en moyenne à ses niveaux de 2020 sur la même période, et de 2,6 % au regard de 2019. Cette diminution est structurelle et liée en grande partie à la spécialisation des exploitations laitières, qui ont abandonné progressivement l’engraissement des jeunes bovins en complément de l’atelier lait. »
Des marges brutes record !
Depuis le début de l’année 2022, le produit jeunes bovins a ainsi permis de générer en moyenne plus de 500 € de produit supplémentaire par tête comparativement à 2021. Cependant, l’augmentation des prix de vente sur 1 an est à confronter à la hausse des coûts de production connue ces derniers mois. Cette hausse des coûts, liée essentiellement à l’envolée des cours de l’énergie, a entrainé une dérive des cours des matières premières entrant dans l’alimentation des jeunes bovins. L’indice IPAMPA viande bovine calculé par l’Institut de l’élevage a ainsi augmenté de 21,7 % sur 1 an, ce qui revient à dire que là où un jeune bovin coûtait 2 € par jour à nourrir en 2021, il en coûte aujourd’hui 2,43 € soit un impact de près de 130 €/JB produit. S’ajoute à cela la hausse du prix d’achat du broutard ces derniers mois avec une remontée des cotations maigres de près de 30 % (soit environ 240 € pour 320 Kg).
Bénéficiant d’un ciseau des prix ultra favorable avec une augmentation du produit beaucoup plus précoce que celle des charges d’Octobre 2021 à Mars 2022, la marge brute générée en engraissement de jeunes bovins a été multipliée par 2 ou 3 selon les situations cette même période. Cette perception demeure cependant très difficile pour les engraisseurs pour lesquels le seul indicateur mesurable en leur possession est leur niveau de trésorerie, fortement impacté ces dernières semaines par les augmentations du broutard, de l’aliment et de l’énergie. Pour les engraisseurs spécialisés, cela augure toutefois d’une très forte augmentation des résultats comptables qui seront publiés à partir de l’été 2022.
Quelles sont les perspectives ?
Les volumes de production attendus devraient connaitre à nouveau une baisse de 2 % sur 2022, avec une diminution des abattages plus soutenue en JB laitier. Après un essoufflement au premier semestre 2022, les sorties de jeunes bovins de type viande devraient se stabiliser au second semestre liées à la reprise de confiance dans l’engraissement de la part des producteurs suite à l’augmentation des cours.
Parallèlement, depuis le début du mois de Juin, il semble qu’un certain plafonnement des prix ait été atteint chez les principaux pays importateurs de jeunes bovins français (Italie, Allemagne et Grèce), le point d’équilibre entre offre et demande étant pour la première fois confronté à l’acceptation du prix à l’étalage par le consommateur.
Les volumes de production attendus devraient connaitre à nouveau une baisse de 2 % sur 2022, avec une diminution des abattages plus soutenue en JB laitier. Après un essoufflement au premier semestre 2022, les sorties de jeunes bovins de type viande devraient se stabiliser au second semestre liées à la reprise de confiance dans l’engraissement de la part des producteurs suite à l’augmentation des cours.
Parallèlement, depuis le début du mois de Juin, il semble qu’un certain plafonnement des prix ait été atteint chez les principaux pays importateurs de jeunes bovins français (Italie, Allemagne et Grèce), le point d’équilibre entre offre et demande étant pour la première fois confronté à l’acceptation du prix à l’étalage par le consommateur.
Sécuriser le revenu des producteurs de jeunes bovins pour les mois à venir !
La diminution du cheptel mère en Europe devrait entrainer une légère baisse des volumes de production de jeunes bovins, donc ne devrait pas mettre structurellement la filière en péril. Toutefois, en attendant la baisse des charges, la contractualisation prenant en compte les coûts de production, l’engagement dans des filières « de niche » sécurisantes avec cahiers des charges (bien être animal par exemple), les partenariats avec les distributeurs européens sont autant de leviers essentiels qui devront être activés pour sécuriser le revenu et la pérennité de l’engraissement des jeunes bovins sur les mois à venir.
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