S’assurer de la bonne conservation de son stock de foin ou d’enrubannage est aujourd’hui un enjeu important.
Appliquer un conservateur au moment de la récolte constitue un moyen de sécuriser sa récolte de fourrages – et encore davantage dans un contexte de sécheresse.
Différents produits existent. Lequel choisir ?
Tous les fourrages subissent un processus naturel de dégradation. Le niveau de perte utile des fourrages conservés par voie « humide » (ensilage, enrubannage) reste acceptable s’il ne dépasse pas 8 %.
Mais ce chiffre peut grimper jusqu’à 25 % en cas de défaut de conservation !
Le foin conservé en ballots est aussi concerné : récolté trop humide, il est soumis à un risque d’échauffement pouvant occasionner des pertes.
Dans les deux cas, non seulement une partie sera jetée, mais les valeurs alimentaires du reste en pâtiront.
Ainsi, un foin qui sera monté en température, au-delà de 60°C, perd entre 15 et 30 % de sa valeur énergétique et 60 à 80 % en digestibilité des protéines.
La présence de moisissures impacte, quant à elle, l’appétence du fourrage.
Et gare aux conséquences sur le plan sanitaire, avec la possible apparition de listeria ou de butyriques.
Pour sécuriser les volumes, préserver les valeurs nutritives et s’assurer de la qualité des fourrages, il est possible d’utiliser des additifs.
Pour des graminées enrubannées, par exemple, une diminution pourtant « normale » de la valeur alimentaire de l’ordre de 8 à 10 % peut être réduite de moitié grâce à un conservateur approprié.
Ces conservateurs (ou inoculants) favorisent les fermentations naturelles des bactéries et micro-organismes présents dans les fourrages.
Vers quel produit se tourner ?
Le choix se raisonne en fonction des espèces récoltées, de leur teneur en sucre et en matière sèche.
- Les conservateurs biologiques sont des bactéries lactiques, associées à des enzymes, qui utilisent l’oxygène et le sucre des plantes pour abaisser rapidement le pH.
Ce sont les plus polyvalents. Ils peuvent être utilisés sur des fourrages sucrés avec un taux de matière sèche compris entre 25 % et 60 %, autant pour les ensilages d’herbe en coupe avec peu de ressuyage, que les méteils ou les céréales immatures.
Attention, les souches ne sont pas les mêmes pour l’ensilage et l’enrubannage. Facile d’emploi, ce type d’inoculant peut être appliqué à la main ou par incorporateur. Coût moyen : 2 à 4 €/t de fourrage brut*.
- Les conservateurs organiques acides font appel, comme leur nom l’indique, à différents acides aux propriétés antimicrobiennes et antifongiques.
L’acide propionique est particulièrement bien adapté aux enrubannages à plus de 60 % de matières sèches tels que les foins. Son pouvoir anti-échauffement est élevé.
L’acide formique est lui préconisé pour des fourrages humides (en dessous de 25 % de MS), avec une faible teneur en sucre (< 12 %) ou ayant un fort pouvoir tampon (légumineuses, dactyle). Coût moyen 3 à 6 €/t de fourrage brut*.
* Source : Arvalis institut du végétal 2021
Les additifs biologiques sont des organismes vivants !
- Stockez-les dans un local frais et sec.
- Évitez d’utiliser une eau trop chlorée pour leur dilution.
- Préparez les additifs par demi-journée de travail en homogénéisant soigneusement avant incorporation.
- Vous éviterez ainsi qu’ils ne sédimentent dans la cuve.