Travail à façon : la solution pour valoriser les céréales de mon exploitation.



On entend souvent dire « pour complémenter mes animaux, les céréales que je produis sur la ferme me suffisent et c’est ce qu’il y a de moins cher ». Pourtant, mieux valoriser ses céréales est possible... et même recommandé ! 

Comment ? En faisant formuler son aliment à façon. Santé des animaux, amélioration des performances, diminution du temps de travail : les bénéfices sont nombreux.

Le saviez-vous ? À contre-courant des idées reçues, ajouter trop de céréales dans une ration diminue l’efficacité alimentaire ! 

En effet, au-delà d’un certain seuil, l’énergie apportée à l’animal n’est plus valorisée. Vaches, chèvres, brebis... tous les ruminants sont concernés par ce phénomène, qui touche en particulier les troupeaux laitiers à haut potentiel.

Et ce n’est pas tout : trop de céréales augmentent aussi les risques d’acidose, un trouble fréquent chez les ruminants recevant une ration excessivement dosée en amidon. L’équilibre microbien du rumen, perturbé, entraîne alors une mauvaise assimilation des nutriments. 

Dans les élevages laitiers, cette affection impacte la production de lait, les niveaux de TB et de TP. En production de viande, elle peut faire sévèrement chuter les performances. En élevage caprin, l’acidose peut entraîner des problèmes d'entérotoxémie. 

L’acidification du rumen chez les bovins est également à l’origine de problèmes sanitaires. Les conséquences économiques ne sont pas à négliger : en élevage laitier, les boiteries coûtent entre 250 €/VL/an et 265 €/VL/an, les mammites, 75 €/VL/an et les problèmes liés à la reproduction, 40 €/VL/an. 

Objectif santé animale

L’enjeu de la santé animale est le premier impératif à remplir, quelle que soit la production. En faisant élaborer tout ou partie de mes céréales chez un fabricant, j’optimise leur valorisation. 

En effet, élaborer un aliment équilibré ne s’improvise pas. Quels mécanismes entrent en jeu ? Lors de la formulation, plusieurs céréales sont associées afin de diversifier les sources d’énergie. Orge, blé, triticale et maïs sont concernés. 

On renforce ainsi l’efficacité du mélange en étalant dans le temps sa capacité à être dégradé. Le processus inclut par ailleurs la protection d’une partie de l’amidon. 

C’est l’effet “by-pass”, qui permet d’augmenter la production de glucose. Ce processus permet d'améliorer encore l’efficacité alimentaire de la ration, donc de produire plus de lait ou plus de viande par mes fourrages.

Retour sur investissement

Quelles conséquences économiques à l’échelle de l’exploitation ? Certes, faire formuler mon aliment à façon reste plus onéreux que le fabriquer à la ferme. 

Le surcoût est d’environ 20 à 30 €/tonne. Mais le retour sur investissement est avéré. Pour les laitiers, cela se traduit par des animaux en meilleur état corporel, moins sensibles à des problèmes infectieux (mammites, cellules) et de meilleurs résultats de reproduction. 

On note aussi davantage de lait et de meilleurs taux (TB et TP), donc une marge sur coût alimentaire qui s’améliore. Côté engraisseurs, une ration mieux équilibrée est synonyme de meilleurs GMQ et de jeunes ruminants qui font plus de croissance. 

Enfin, il ne faut pas oublier l’incidence en termes de temps de travail. Ne pas faire soi-même, c’est au moins 30 minutes par jour de gagnées, sans compter le temps passé à stocker les céréales, ventiler les cellules ou à les nettoyer en fin de campagne !