L’entretien du couchage, un point clef pour la santé animale et la qualité du lait.

                                          


En aire paillée comme en logettes, la qualité du couchage est primordiale toute l’année. Les montées cellulaires sont fréquentes en période de canicule. 

Quelles sont les dispositions à prendre pour prévenir l’apparition de problèmes sanitaires ?

Été comme hiver, l’éleveur veille à maintenir un environnement sain pour son troupeau. 

À l’étable, la présence d’animaux contribue à rendre l’atmosphère plus humide : respiration, transpiration, déjection et urine en sont l’origine. 

Litière souillée, humide et santé animale font rarement bon ménage ! 

La zone de couchage doit rester confortable, propre et sèche, en logettes comme en aire paillée. 

On évite ainsi le contact de la mamelle avec des bactéries pathogènes responsables d’infections mammaires. Une litière souillée et humide représente un risque majoré de mammites d’environnement. 

Les mammites entraînent une augmentation du taux de cellules dans le lait. Pour rappel, l’impact économique d’une mammite est estimé à près de 230 €.

Attention ! Depuis le 1er avril 2021, l’Europe a harmonisé la calibration des appareils de comptage cellulaire : ce nouvel étalonnage peut faire apparaître une baisse cellulaire de 10 %, et ce sans que la santé mammaire se soit améliorée pour autant. 

L'écart étant seulement lié au changement de référentiel, ne baissez pas la garde !

Amélioration du niveau cellulaire : ne baissez pas la garde !

Une litière souillée, c’est aussi davantage de risque de boiteries d’origine infectieuse (impact économique estimé : 250 €), et notamment de dermatites (fourchet, Mortellaro…). 

Une litière souillée entraîne aussi un risque de dégagement d’ammoniac qui induit des irritations, des toux, des troubles respiratoires sur les animaux, en particulier sur les veaux.

Quelles sont les règles à retenir pour garder une litière en bon état et s’épargner des problèmes sanitaires ?

  • En système logettes, l’apport de litière doit être de 3 kg minimum par jour. Ébouser 2 fois par jour et regarnir quotidiennement de litière.
  • En aire paillée, l’apport de litière équivaut à 2,3 kg de paille/m² après curage, puis 1,2 kg de paille/m² en apports quotidiens.
  • En aire paillée, le curage doit intervenir lorsque la température de la litière atteint 35°C à 10 cm de profondeur.
  • Le raclage des aires d’exercice a lieu au moins 2 fois par jour et davantage en présence de racleur automatique.
  • Les normes de densité sont de 1 logette/VL ou de 7 m²/VL.
  • Si possible, toute la stabulation doit être désinfectée après curage total et nettoyage au moins 1 fois par an.

Attention, ce n’est pas parce qu’on a investi dans des tapis ou des matelas qu’il faut négliger l’hygiène ! 

Les matelas sont aussi des lieux de contaminations : l’urine et le lait qui stagnent sur le revêtement sont une source de contamination bactériologique importante.

Capter l’humidité et contrer les germes

Lorsque l’entretien courant ne suffit plus, il est possible d’utiliser des asséchants à base d’argiles bentonite, sépiolite et kaolinite pour absorber les liquides. 

Des substances comme le yucca vont permettre de neutraliser l'ammoniac et de diminuer les mauvaises odeurs.

Certaines huiles essentielles ont un effet bactériostatique limitant le développement bactérien, certains asséchants sont aussi reconnus pour leur action désinfectante. 

Leur utilisation peut se faire en continu dans les milieux à risques (surdensité) et de manière ponctuelle en période de risque (pluviométrie importante, zone sensible sanitairement, comme les cases de vêlage).

Une autre alternative pour limiter le risque microbien de la litière est de recourir à des orientateurs de flore. 

Ces produits contiennent des complexes bactériens inoffensifs pour l’homme, les animaux et l’environnement (ex : souches spécifiques inoffensives et souvent brevetées de bacillus, trichoderma et pseudomonas). 

Ils colonisent la litière réduisant ainsi le développement des agents pathogènes. Certains orientateurs de flore peuvent améliorer la valeur agronomique des fumiers.

Dans le commerce, il existe aussi des produits associant asséchant et orientateur de flore.

Pour un assèchement optimal et naturel des litières, rien de tel cependant qu’une bonne ventilation statique ou dynamique dans le bâtiment, et une luminosité suffisante. 

L’objectif étant d’évacuer l’humidité et l’air vicié et de favoriser le renouvellement d’air.