GMQ des jeunes bovins : un indicateur technique au cœur de la performance économique


Le Gain Moyen Quotidien (GMQ) représente l’augmentation de poids vif d’un animal par jour, exprimée en grammes ou kilogrammes. Calculé entre deux pesées, il reflète la capacité de croissance d’un bovin sur une période donnée. Dans les ateliers d’engraissement, le GMQ constitue un indicateur central pour apprécier la performance technico-économique du système d’élevage.





Le GMQ influence fortement le coût de production. En effet, plus les croissances sont importantes plus le volume de production de viande sera élevé sur une durée donnée. 

À titre d’exemple, une variation de 100 grammes par jour de GMQ représente 0,35 € de produit /jour. Ainsi pour un atelier d’engraissement de 300 places, 100 grammes de GMQ en plus ou en moins équivaut à une variation du produit de 35 000 euros/an.


Le GMQ est donc un véritable levier de compétitivité.

Plusieurs leviers d’action ont un effet sur le GMQ tel que l’alimentation, la ventilation du bâtiment, la préparation sanitaire, l’accès à l’auge, le débit d’eau, le nombre de mètres carrés de couchage….

En ce qui concerne l’alimentation, des rations équilibrées, adaptées au stade physiologique des animaux et riches en énergie, protéines et fibres efficaces, permettent d’atteindre des performances de croissance supérieures à 1 600 g/j. 

La qualité des fourrages, la complémentation, ainsi que la régularité et la précision de distribution jouent un rôle décisif dans la régularité du GMQ. La santé animale constitue un autre déterminant majeur. 

Des affections même modérées, notamment d’ordre respiratoire ou digestif, peuvent entraîner des pertes de croissance durables. Une conduite sanitaire rigoureuse, alliée à des bâtiments bien conçus, limite ces aléas. 

Le confort et le bien-être sont également des conditions nécessaires à l’expression du potentiel de croissance. Une bonne aération, un espace suffisant, et un accès sans stress à l’alimentation et à l’abreuvement favorisent une ingestion optimale et donc un GMQ régulier.

Enfin, l’efficience alimentaire et la génétique sont des leviers de progrès à moyen terme. 

Le suivi du GMQ permet d’identifier les animaux les plus performants, et d’orienter les stratégies de sélection ou de croisement. Ce dernier, mesuré régulièrement à l’aide de pesées ou d’outils numériques, permet d’anticiper les écarts, d’ajuster la conduite d’élevage et de garantir la cohérence globale du système. 

Il s’impose comme un indicateur transversal, à la croisée des enjeux techniques, économiques et environnementaux.

Si vous changez de source d'amidon, gardez un œil sur le TB et sur l'urée du lait !


📉 TB qui chute ? Urée qui grimpe ? Vos céréales peuvent en être la cause si elles sont mal intégrées dans la ration. Blé, orge, triticale, maïs : chaque source d’amidon a une vitesse de dégradation différente dans le rumen, avec des effets sur la santé ruminale et vos performances. Voici comment tirer le meilleur parti de vos céréales sans pénaliser le rumen.




🎯 TB et urée : vos indicateurs d’alerte

Ces deux indicateurs, TB et urée, sont des témoins précieux d’un déséquilibre ruminal. Ils sont souvent liés à une mauvaise adaptation entre le type d’amidon, la quantité d’énergie disponible et les apports azotés.

Surveillez leur évolution pour pouvoir intervenir à temps, avant que les troubles ne s’installent : baisse de performance, acidoses subcliniques, cellules, troubles de reproduction…


👉 TB en baisse : Signe d’un rumen qui fermente trop vite. Une fermentation trop rapide génère une acidification du rumen (pH < 5.5).

Résultat : la flore cellulolytique, responsable de la digestion des fibres, est inhibée. Cela conduit à une baisse de la production d’acétate, le principal précurseur de la synthèse des acides gras du lait.


👉 Urée en hausse : Signe d’un déséquilibre énergie / azote. Si l’énergie manque pour valoriser l’azote (cas d’un excès de tourteaux ou de prairies jeunes), l’azote excédentaire sera transformé en ammoniac, puis en urée (qui se retrouve dans le lait).

Résultat : surcharge métabolique, perte d’efficacité, troubles de reproduction.


🔁 Une logistique souple pour s’adapter à votre récolte… et à vos animaux

Bonne nouvelle : avec le système d’échange céréales ↔ aliments, vous gardez la main sur vos apports d’amidon tout en gagnant en souplesse :
  • Vous livrez du blé, de l’orge, du maïs ou du triticale en fonction de vos capacités.

  • Vous récupérez un aliment adapté à votre ration.

  • Vous pouvez ajuster la formule en cours de campagne si vous observez un changement sur la production, le TB, l’urée ou le comportement de vos animaux.

Par exemple :
  • Votre ensilage de maïs est peu fermentescible (jeune ou récolté à haute teneur en matière sèche). Dans ce cas, des aliments riches en blé ou en orge, avec un amidon plus rapidement fermentescible, apportent un coup de boost énergétique utile pour les microbes du rumen. Cela peut relancer la production laitière et faire redescendre le taux d’urée.

  • À l’inverse, votre ensilage de maïs est très fermentescible (ensilage ancien, humidité élevée). Dans ce cas, il vaut mieux éviter de ramener encore de l’amidon rapide comme le blé pour éviter la baisse de pH. Un apport complémentaire d’aliments riches en maïs grain sec broyé permettra de sécuriser le fonctionnement du rumen et stabiliser le TB.


🚜 Plus qu’un échange, une solution technique

Grâce à la souplesse de la formule d’échange céréales – aliments, vous adaptez facilement vos apports à la réalité de votre ensilage tout en gardant vos habitudes de stockage et de livraison tout au long de la campagne.

L’objectif n’est pas simplement de troquer des céréales contre des aliments. Il s’agit de construire, ensemble, une stratégie d’optimisation de la ration, pour valoriser vos céréales et maintenir vos performances sans risque.

Ce que vit une vache tarie en été conditionne la performance de sa fille … et même de sa petite-fille

Le stress thermique nuit à la santé de vos vaches taries. En les protégeant, vous assurez une meilleure production laitière après vêlage. Cet article vous aide à comprendre pourquoi ce point est crucial et comment agir simplement.



Le stress thermique réduit la future production de lait de vos taries

Lorsque vos vaches taries souffrent de chaleur, leur mamelle ne se régénère pas bien.

Résultat : elles produisent entre 2 et 5 kg de lait en moins chaque jour après la mise-bas. Cela est d’autant plus vrai sur vos génisses qui continuent leur croissance.

Protéger ces vaches, c’est donc garantir leur santé et la rentabilité de votre élevage.



Les conséquences s’étendent aux futures générations

Le stress thermique touche aussi la future génisse pendant la gestation :
  • Diminue sa croissance et en fait un veau plus chétif à la naissance
  • Fragilise son immunité et diminue ces chances de survie les premiers mois
  • Affecte ces glandes mammaires qui se développent alors moins bien. La capacité à produire du lait et la longévité de la future vache s’en trouvent diminuées.
  • Affecte ces ovocytes avant même qu’elle ne soit née et compromet donc le bon développement des filles de cette génisse.

Vous voyez l’importance d’agir dès maintenant pour diminuer les effets à long terme du stress thermique sur votre troupeau. Les dernières données de la littérature scientifique américaine nous disent … :



5 gestes simples pour limiter le stress thermique

  1. Apporter de l’ombre au pâturage : Assurez-vous que vos vaches disposent d’ombres naturelles ou artificielles pour se protéger du soleil.

  2. Ventilation et douche en bâtiment : Un bon système de ventilation et des douches rafraîchissantes sont essentiels pour faire baisser la température corporelle.

  3. Eau fraîche et propre : La soif augmente avec la chaleur. Offrez de l’eau toujours fraîche dans des abreuvoirs larges (minimum 12 cm par vache) et faciles d’accès (privilégiez les abreuvoirs-auge aux abreuvoirs pipette).

  4. Apporter une ration fraiche et équilibrée : n’oubliez pas d’offrir des rations bien présentées et équilibrées afin de maintenir une bonne ingestion et de répondre aux besoins nutritionnels accrus de vos vaches en cette période cruciale

  5. Préservation de l’intégrité intestinale : utilisation de stimulants enzymatiques et de parois de levures


Stress thermique maîtrisé pour un futur troupeau optimisé

En résumé, bien gérer le stress thermique pendant le tarissement est une stratégie gagnante. Elle protège la santé, la production et l’avenir de votre troupeau. En anticipant, vous prenez de l’avance sur les autres éleveurs et garantissez plus de confort à vos vaches. N’hésitez pas à revoir vos installations pour faire face aux chaleurs de l’été.

N’attendez plus… Complémentez vos génisses au pâturage pour maintenir 1000 g de GMQ !

Sans complément, vos génisses perdent du temps et du lait. Et ce retard vous suit jusqu’à sa première lactation. Objectif : maintenir 1000 g/jour, tous les jours, de la naissance au vêlage, sans rupture. Et au pâturage, c’est possible ! Chaque gramme compte.





🕒 Avant, ça suffisait. Aujourd’hui, plus vraiment

« Avant, on les mettait au pré et ça suffisait ! »
Oui, mais ça… c’était avant.

Les règles ont changé :
  • Vêlage visé à 24 mois, pas 30
  • Génétique plus exigeante
  • Pics de lactation plus importants
  • Étés plus secs, herbe moins verte

Aujourd’hui, vous jouez une autre partition. Pour produire plus, plus tôt, vos génisses doivent vêler à 85 % du poids adulte, soit 620 à 650 kg. Et pour ça, il faut maintenir 1000 g/jour tous les jours, pas juste en hiver.

📉 Une croissance mal tenue, c’est du lait en moins

Les données issues de Consélio (7500 lactations & 90 élevages) sont claires :
  • 100 kg de moins au vêlage = 4 L de moins au pic de lactation
  • Soit jusqu’à 940 litres de lait en moins
  • À 0,46 €/L, cela fait 432 € de perte par génisse
  • Avec 24 génisses/an dans un troupeau de 80 vaches
  • Plus de 10 000 € perdus par an

🌱 L’herbe semble belle… mais elle ne suffit pas

Est-ce que l’herbe seule permet d’y arriver ? Pas toujours. Et surtout, pas tout le temps. L’herbe pâturée varie trop pour garantir la croissance attendue.

Un beau tapis vert ne garantit ni l’énergie, ni la protéine nécessaire pour soutenir une croissance rapide.
  • 🌤️ Au printemps : l’herbe est jeune et appétente, riche en protéines mais souvent trop pauvre en fibres, ce qui limite l’ingestion.
  • ☀️ En été : l’herbe est sèche, lignifiée, pauvre en énergie et protéines et globalement moins digestible.
  • En toute saison : l’herbe est dépourvue d’amidon, la flore ruminale en souffre. Et surtout, l’ingestion est difficilement pilotable et peut varier d’une journée à l’autre lié au taux de matière sèche de l’herbe.

📈 Complémenter, c’est piloter la croissance

Voici comment ajuster l’aliment selon la saison :

🌤️ Au printemps : Complémentation en amidon pour
  • Maintenir la flore ruminale en bonne santé construite en bâtiment avec la ration hivernale
  • Rééquilibrer l’excès d’azote et limiter la production d’urée qui pénaliserait vos performances de reproduction

Vigilance toutefois à ne pas engraisser les animaux.


☀️ En été : Complémentation en énergie et protéines pour
  • Maintenir l’ingestion
  • Fournir les protéines utiles au développement musculaire

Toute l’année
  • Apport équilibré en minéraux, oligo-éléments et vitamines
  • Ajustement des rations toutes les 3 à 4 semaines
  • Et surtout, on ne pilote bien que ce qu’on mesure : suivi du GMQ par pesée mensuelle

Ce qu’il faut retenir

Sans complémentation, les GMQ chutent.
L’effet est invisible sur le moment, mais bien réel à long terme.
Maintenir 1000 g/jour chaque jour, c’est sécuriser l’avenir de vos laitières.

Sevrage réussi, croissance assurée : découvrez le pouvoir du bi-phase


Utiliser un aliment d’allaitement bi-phase prépare mieux le rumen des chevrettes. Cela réduit les risques sanitaires et évite des frais vétérinaires coûteux. En suivant cette méthode, vous améliorez la croissance de vos chevrettes, assurant ainsi leur futur succès en production laitière.



Qu’est-ce que le bi-phase en phase lactée ?

Le bi-phase consiste à donner deux aliments d’allaitement différents selon l’âge des chevrettes :
  • De la naissance jusqu’à 1 mois : un aliment riche en matière grasse.
  • Jusqu’au sevrage : Un aliment moins énergétique, plus riche en protéines.



Pourquoi adopter cette méthode ?


La première phase fournit un maximum de nutriments digestibles. Cela limite le « trou immunitaire » des jeunes chevrettes et soutient un développement rapide.

➥ Résultat : moins de perte, une meilleure croissance dès le départ.


La deuxième phase agit sur le métabolisme pour encourager les chevrettes à manger plus de solide.


 Résultat : les papilles ruminales des jeunes animaux se développent ce qui prépare le rumen au sevrage.


Le but de cette pratique est donc double : booster l’immunité et la croissance d’abord, puis préparer le rumen pour un sevrage plus serein.


Et un sevrage bien préparé c’est : moins de troubles digestifs, moins de frais vétérinaires, plus de croissance et donc un meilleur démarrage en lactation.



N’oubliez pas pour autant les fondamentaux

L’alimentation bi-phase est efficace, mais elle ne portera ses fruits que si elle s’accompagne des bonnes pratiques suivantes :
  • Distribuer un colostrum de qualité et en quantité suffisante à la naissance
  • Maintenir une hygiène parfaite : locaux propres, outils désinfectés, bâtiments curés régulièrement, nettoyage régulier des louves et de ces tuyaux d’approvisionnement, …
  • Proposer de la paille et donner accès à de l’eau propre dès les premiers jours
  • Surveiller régulièrement le poids des animaux
  • Contrôler le développement du rumen avant le sevrage : mesurez les β-OH !



Parce que vos futures laitières méritent le meilleur dès le départ …


Opter pour l’aliment bi-phase en phase lactée offre une préparation optimale au sevrage. Moins de problèmes de santé, croissance améliorée et bien-être des chevrettes en sont les premiers bénéfices. En appliquant ces conseils, vous préparez vos futures chèvres à un meilleur démarrage en production.