Comment agir efficacement pour optimiser l’immunité des vaches au vêlage ?

Mammite au vêlage, métrite en série… Concentrez vos efforts sur les trois points suivants : la lutte contre le déficit énergétique, le maintien de la calcémie et le soutien de la fonction immunitaire.






Baisse d’immunité 3 semaines avant et 3 semaines après le vêlage

Peu importe le rang de lactation, les vaches et les génisses subissent une baisse d’immunité autour du vêlage.

Ce déficit immunitaire s’explique en partie par la baisse d’activité et du nombre de neutrophiles. Les neutrophiles sont des cellules protectrices, qui circulent dans le sang et détruisent les micro-organismes pathogènes. Les neutrophiles protègent ainsi la vache des infections, notamment au niveau de l’utérus et de la mamelle.

3 semaines avant et 3 semaines après le vêlage, les vaches sont plus vulnérables aux maladies comme les mammites et les métrites.



Le premier facteur est le déséquilibre énergétique autour du vêlage.

Les neutrophiles consomment beaucoup d’énergie et en conséquence requièrent une production importante de glucose pour fonctionner.

Or en fin de gestation et début de lactation, la demande en glucose est très importante pour répondre à la production du lait (le glucose est le précurseur du lactose).

Chez les bovins, les cellules immunitaires sont moins « compétitives » vis-à-vis de l’utilisation du glucose que les cellules mammaires. Cela amène ainsi à une utilisation du glucose de façon préférentielle pour la production laitière par rapport à l’activation du système immunitaire.

Gérer l’excès d’énergie pendant le tarissement et favoriser une ingestion forte dès le début de lactation sont ainsi essentiels pour limiter le déficit énergétique et fournir suffisamment de glucose pour la production laitière ET le système immunitaire.



Lien entre calcémie et immunité

Deuxième facteur, l’hypocalcémie entraine une augmentation du niveau de cortisol dans le sang.

Le cortisol, appelé également hormone du stress, est un puissant agent immunosuppresseur c'est-à-dire qu'il limite l'action du système immunitaire.

Tous les facteurs de stress auxquels peuvent être exposées les vaches vont également augmenter le niveau de cortisol plasmatique et vont aggraver la baisse d’immunité (arrivée des primipares dans le troupeau avec phénomènes de compétitions, manque de place à l’auge, au couchage, parcours longs, stress thermiques : chaud ou froid…).



Les oligo-éléments, stress oxydatif et immunité

Les carences vitaminiques ou en oligo-éléments augmentent les troubles de santé après le vêlage : mammites, métrites, rétentions placentaires.

Le sélénium, la vitamine D et la vitamine A ont notamment un rôle d’antioxydants pour réguler les nombreuses réactions de stress oxydatifs à la mise-bas.

Ce stress oxydatif résulte d’un déséquilibre entre les substances oxydantes produites par le métabolisme et les capacités de défense antioxydantes de l’organisme. Les cellules immunitaires sont parmi celles qui sont les plus sensibles à ce stress oxydatif.

Plus spécifiquement, la carence en sélénium induit une diminution de l’activité bactéricide des neutrophiles circulants et limite également la migration des neutrophiles vers le site infectieux.