110 € - C’est le coût moyen de l’hypocalcémie subclinique, la forme silencieuse des fièvres de lait. Et elle concerne la moitié des vaches laitières Françaises ! LA solution : piloter le métabolisme du calcium avec la BACA pour s’assurer des performances élevées.
L’hypocalcémie, une maladie silencieuse mais insidieuse…
La fièvre de lait est une maladie métabolique bien connue des éleveurs laitiers. C’est la chute brutale du taux de calcium dans le sang qui altère la contraction musculaire. Au moment du vêlage, les besoins en calcium quadruplent pour assurer la production de colostrum : c’est près d’1 Kg de calcium osseux qui est mobilisé en début de lactation ! Moins spectaculaire, l’hypocalcémie subclinique concerne pourtant la moitié des vaches. C’est la forme silencieuse de la fièvre de lait : sans signes visibles et donc plus difficile à identifier. Ses conséquences sont beaucoup plus sournoises : rétention placentaire, métrite, mammite, baisse d’ingestion, cétose…
Piloter le métabolisme du calcium avec la BACA
Prévenir l’hypocalcémie subclinique, c’est permettre à la vache de mobiliser son calcium osseux, de favoriser l’absorption du calcium au niveau de l’intestin et sa réabsorption au niveau des reins. C’est ici que l’équilibre entre les cations et les anions de la ration (BACA) entre en jeu. Il s’agit de réduire la source d’ions positifs (cations) et d’apporter des ions négatifs (anions ou sels anioniques).
Analyser le fourrage pour maîtriser l’apport de potassium
La teneur en potassium (K) joue un rôle prépondérant dans le choix du fourrage (6 à 8 fois supérieure à celle en chlore dans la plante). On visera à limiter les plantes fourragères ayant un système radiculaire très développé, comme la luzerne ou le dactyle, qui ont la capacité d’assimiler davantage de potassium dans le sol. Du fait de la variabilité de la teneur en potassium, les moyennes proposées dans les bases de données peuvent être sources d’erreurs lors du calcul de la BACA. Certains fourrages peuvent contenir moins de 0,8% de potassium et d’autres jusqu’à 5,5%. Inutile de préciser que le fourrage à 5,5% de potassium ne doit pas être distribué à l’approche du vêlage. Les facteurs de variations sont liés notamment à l’âge de la plante et à la fertilisation : la plante contient d’autant plus de potassium qu’elle est jeune, ou lors d’épandage de lisier. De plus, pour être assimilé par la plante, le potassium doit être mis en solution sous forme d’ion K+. Une plante qui pousse par temps sec sera donc moins riche en potassium que si elle avait poussé dans un sol pourvu en eau.
Le meilleur moyen de sécuriser la ration des vaches taries, c’est d’analyser la composition chimique des fourrages et d’ajuster précisément la BACA de la ration.
Docteur Viviane LEMIEUX
Vétérinaire