Diarrhées, cellules, baisse de production, baisse d’ingestion, stress thermique… A l’approche de l’été, la consommation d’eau peut être doublée et atteindre 150 litres d’eau / jour / vache.
Maîtriser l’abreuvement est primordial pour préserver santé et niveau de production.
L’eau est le premier aliment des bovins. Si une vache ne consomme pas assez d’eau, l’ingestion de matière sèche peut diminuer de 30% et la production laitière de 20%.
Chez les hautes productrices en particulier, l’abreuvement est essentiel pour exprimer pleinement le potentiel laitier. L’installation d’un compteur à eau permet de surveiller la consommation.
Les vaches s’abreuvent essentiellement après la traite, lors des repas et la nuit. En une minute, la vache ingère entre 12 et 20 L d’eau.
Pendant ces heures de pointe, le débit d’eau (minimum 20 L/min) et l’accès aux abreuvoirs doivent être suffisants : nombre, hauteur et position. A l’abreuvoir comme à l’auge, il ne doit pas y avoir d’attente.
En pâture, la distance à parcourir pour s’abreuver ne doit pas excéder 100 m, a fortiori lors de boiteries. Le goût et l’odeur de l’eau influencent aussi directement la consommation : attention à l’excès de chlore, de fer et aux souillures dans les abreuvoirs. La température a son importance : optimum entre 10 et 20°C pour favoriser la consommation.
La réglementation impose que l’eau soit « visuellement propre, sans excréments, claire et régulièrement renouvelée ». Il est recommandé de faire analyser l’eau au moins 1 fois par an pour vérifier sa qualité.
L’origine de l’eau n’est pas toujours gage de sa qualité. L’eau de puits ou de forage peut être contaminée avant même d’arriver sur l’exploitation. L’eau du réseau peut se contaminer dans les canalisations, abreuvoirs via le biofilm adhérent aux parois (dépôts d’abord microscopiques contenant des microorganismes).
La présence d’anaérobies sulfito-réducteurs (ASR), de coliformes sont témoins d’une contamination fécale. Les abreuvoirs doivent être nettoyés tous les jours et les canalisations annuellement.
En cas d’anomalies, plusieurs systèmes de traitement de l’eau existent : le traitement bactériologique (chloration, peroxydation…) et le traitement physico-chimique (déferrisation, démanganisation, adoucissement…).
Les veaux aussi ont besoin d’un accès à l’eau dès les premiers jours de vie pour favoriser l’ingestion de l’aliment solide : à volonté et à distance du repas lacté pour le bon développement de la flore digestive.
La qualité bactériologique doit être optimale : absence de salmonelles, E. coli et cryptosporidies responsables de diarrhées.
Attention aux courants parasites. Si la mise à la terre n’est pas correcte, les vaches prennent de petites décharges électriques et ont tendance à « laper » l’eau.
Le constat est simple : un nombre de passage réduit, une quantité d’eau bue insuffisante et une baisse des performances.
Docteur Carole TOCZE
Vétérinaire